Un Québec plus innovant, plus productif et plus prospère

par
Robert Asselin – Premier vice-président, politiques publiques, Conseil canadien des affaires

Mise en contexte

En mai 2023, le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard, a lancé une consultation visant à solliciter l’avis d’experts du milieu académique et des affaires sur l’enjeu de l’écart de richesse entre le Québec et l’Ontario. Je remercie le ministre de m’offrir l’occasion de prendre part et de contribuer à cette importante initiative. Je salue son engagement personnel et celui de son gouvernement à s’attaquer de front à un enjeu fondamental pour l’avenir du Québec. 

Le regain de productivité est une nécessité et un enjeu central pour le Québec.  Le financement des programmes sociaux, si chers aux Québécois et Québécoises, n’est pas garanti pour les générations à venir.  Qui plus est, le vent de front que représente le déclin démographique risque d’être douloureux à terme.

D’emblée, je note le contexte singulier dans lequel nous nous trouvons. Bien que le problème que pose le manque de productivité ne soit pas nouveau et simple à régler, il se pose à un moment charnière ou bien des états, les États-Unis en tête, entament un exercice de réindustrialisation majeur en faveur de la transition écologique. Cela ramène inéluctablement la politique industrielle au centre des débats et de l’action gouvernementale. 

L’affaissement du consensus de Washington des années 80 est l’un des événements les plus conséquents des vingt dernières années sur le plan économique. 

Ainsi, les nouveaux impératifs de l’économie politique (political economy) se manifestent et engendrent un interventionnisme étatique plus marqué. Ces impératifs – au premier rang la transition énergétique et la sécurité nationale – ne sont pas triviaux et passagers.