La prochaine génération de chefs d'entreprises canadiens est en voie de s'imposer sur la scène mondiale.



QUI NOUS SOMMES


Le Conseil canadien des aff aires réunit les PDG d’entreprises pour formuler la politique publique dans l’intérêt d’un Canada plus fort et d’un monde meilleur.

  • 150 chefs de la direction et entrepreneurs des plus grandes entreprises du Canada;
  • nous embauchons 1,7 million de Canadiens et de Canadiennes;
  • nous représentons la moitié de la valeur inscrite à la Bourse de Toronto;
  • nous versons la plus grande part de l’impôt sur le revenu des sociétés;
  • nous assumons la plus grande part des exportations canadiennes, de la philanthropie d’entreprise et de la recherche-développement commerciale.

MESSAGE DE LA PRÉSIDENTE


Une des tâches les plus importantes pour un dirigeant ou une dirigeante est de prévoir ce qui s’en vient pour son organisme. Pour ce faire, il ou elle doit donc avoir une idée claire des objectifs à long terme, privilégier une culture ouverte au changement et veiller à ce que les membres de son équipe ne s’enlisent pas dans leur propre zone de confort.

Le Conseil canadien des affaires a adopté ces principes en plaçant l’innovation au cœur de sa mission. L’innovation et l’effi cacité sont les pierres d’assise de la compétitivité qui, au quotidien, propulse nos entreprises vers la scène mondiale. Nous avons accueilli de nouveaux membres et nous nous sommes ouverts à de nouvelles perspectives. Nous avons tenu des rencontres portant sur l’innovation au Canada, aux États-Unis et en Europe. Nous avons également mis sur pied plusieurs initiatives sur le long terme afin d’appuyer plus directement les efforts de nos membres en matière d’innovation.

Depuis sa création à la fin des années 1970, le Conseil représente les chefs de la direction et les dirigeants de 150 entreprises, lesquelles figurent parmi les plus grandes au pays et représentent la totalité des régions et secteurs. Au cours de ces quatre décennies, nous avons donc pu assumer un rôle unique dans l’élaboration de politiques publiques, relayant les points de vue des dirigeants d’entreprise canadiens sur des questions comme la
réduction du défi cit, l’unité nationale, la réforme fiscale et le commerce international. En 2015, nous avons créé une nouvelle catégorie de membres à l’intention des fondateurs d’entreprises en démarrage parmi les plus prometteuses au Canada. À nos rangs se sont joints dix de ces dirigeants d’entreprise de la prochaine génération, qui œuvrent dans des secteurs à forte croissance comme la technologie financière, l’intelligence artificielle, la robotique et le commerce électronique. Ces entrepreneurs visent à élargir leur entreprise, à se démarquer et à faire concurrence à l’échelle mondiale et ils apportent un regard neuf à nos rencontres et à nos travaux d’élaboration de politiques (p. 22).

De nos jours, toute entreprise qui réussit, peu importe sa taille, est consciente du besoin de demeurer à l’affût des dernières percées technologiques. Pour mieux comprendre la transformation numérique et son incidence sur les industries établies et émergentes, en 2017 et 2018, le Conseil a organisé des sommets réunissant des chefs de direction à Waterloo, Silicon Valley, Munich et Toronto. Ces événements ont fourni aux entrepreneurs cana diens une occasion sans précédent de rencontrer certaines fi gures de proue en matière d’innovation, des personnes qui se sont démarquées à l’échelle mondiale notamment dans les domaines des technologies de l’information, de l’apprentissage machine, de la fabrication d’additifs, du développement de matériaux et de l’aérospatiale. Ces rencontres ont été très courues et elles ont été parmi les meilleures que nous avons tenues.

Nous avons également créé de nouvelles occasions pour que les membres du Conseil puissent apprendre les uns des autres. Au printemps 2018, nous avons réussi à mettre sur pied un réseau d’innovateurs corporatifs afin de créer des liens entre les meilleurs dirigeants œuvrant dans les domaines des technologiques et de l’innovation et couvrant de nombreux secteurs de l’industrie. Grâce au réseau, les participants peuvent échanger sur des défis particuliers, s’attaquer à des problèmes communs et fournir au Conseil des commentaires sur ses propres programmes en matière de recherche et de politique. Dans la même optique, nous continuons de promouvoir une collaboration plus étroite au chapitre de la recherche entre les entreprises et les universités, les collèges et établissements polytechniques du Canada. La Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur, formée par le Conseil en 2015, a récemment publié deux nouveaux guides destinés aux entreprises et qui énoncent les étapes à suivre pour créer des partenariats mutuellement profi - tables en recherche-développement avec
des établissements d’enseignement postsecondaire. Parallèlement, les membres de la Table ronde s’apprêtent à instaurer un plan pour veiller à ce que tous les étudiants au niveau postsecondaire au Canada aient accès à une forme d’apprentissage intégré au travail. L’objectif est de préparer les diplômés aux emplois de l’avenir, tout en contribuant à une économie plus forte et davantage axée sur l’innovation (p. 16).

Par ailleurs, nous continuerons de revendiquer un cadre politique public allégé et polyvalent qui soutient la prise de risques, l’entrepreneuriat et la croissance des entreprises. Nous avons fermement appuyé la stratégie fédérale visant à stimuler l’innovation et la commercialisation grâce à des supergrappes dirigées par l’industrie et axées sur les marchés. Le Conseil travaille étroitement avec Ottawa sur un programme politique relatif à l’économie des données qui inspirera la confi ance du public et permettra au Canada de réussir dans une économie de plus en plus numérique.

Les Canadiennes et les Canadiens ont la chance de vivre à une époque marquée par des progrès technologiques rapides et des possibilités décuplées. Au nom du Conseil canadien des affaires, je vous remercie de l’intérêt que vous portez à notre programme d’innovation. Nous anticipons le plaisir de collaborer avec des partenaires et des intervenants de tous les domaines de la société afi n d’aider à bâtir un Canada plus fort et plus résilient.

Linda S. Hasenfratz, présidente


MESSAGE DU PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION


Au terme de ma neuvième année à la tête du Conseil canadien des affaires, je me trouve confronté à de multiples enjeux que je n’aurais pu envisager au cours des années où j’étais ministre dans le gouvernement de Jean Chrétien.

À certains égards, c’est la période la plus étrange qui soit. Nous devrions nous réjouir de la récente performance économique. L’emploi, les revenus et le PIB sont tous à la hausse. À ce jour, les marchés boursiers affichent de bons rendements. Toutefois, des nuages d’incertitude planent à l’horizon. Même si l’effet Trump sur l’économie américaine, qui met l’accent sur l’allègement des impôts et de la réglementation, a contribué en grande partie à améliorer la confiance des entreprises, les manœuvres anti-commerce du président Trump sont pour le moins inquiétantes.

L’invocation par le président du motif de la sécurité nationale pour justifier les tarifs douaniers imposés au Canada et à l’Union européenne, ainsi que son manque de respect évident à l’égard de notre premier ministre et des autres dirigeants des démocraties occidentales, a déstabilisé les dispositions économiques et de sécurité qui étaient au cœur de notre vision du monde depuis toujours.

Je tiens à féliciter vivement notre gouvernement pour les efforts qu’il a déployés pour gérer les perturbations provoquées par Trump. Certains laissent entendre que le gouvernement n’a pas entrepris de sérieux efforts pour renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) étant donné qu’il opte pour la politique de la confrontation avec Trump. Cela va à l’encontre de ce que nous, au Conseil canadien des affaires, avons observé dans le cadre de notre engagement progressif auprès des fonctionnaires fédéraux tout au long de ce processus.

Néanmoins, la rhétorique de Trump en faveur de « l’Amérique d’abord » et les mesures anti-commerciales ont refroidi l’ardeur des investisseurs canadiens et fait en sorte que les investissements au Canada ont diminué alors qu’aux ÉtatsUnis, ils ont augmenté. Pour cette raison, nous avons fortement exhorté le gouvernement à percevoir l’économie sous l’angle de la compétitivité et à ne pas présumer que la récente embellie économique est là pour durer.

Le programme de Trump visant l’allègement des impôts et de la réglementation, ainsi que « l’arsenalisation de l’incertitude », pour reprendre l’expression pertinente mais intimidante de l’Institut C.D. Howe, suggère que nous, les Canadiens et Canadiennes, ne disposons pas d’un temps illimité pour réagir de façon vigoureuse. Nous devons renforcer la capacité des entreprises canadiennes à livrer concurrence et à créer de nouveaux marchés pour les biens et les services canadiens, tout en contrôlant les dommages causés aux compagnies et aux travailleurs touchés par les récentes mesures commerciales imposées par les États-Unis. Même si un ALENA renouvelé doit demeurer le plan A, le plan B devrait prévoir ce qui suit :

  • offrir des réductions d’impôt ciblées, y compris des déductions pour amortissement accéléré;
  • veiller à ce que les pipelines soient construits de manière à ce que le Canada puisse diversifi er ses exportations d’énergie;
  • réduire le fardeau réglementaire imposé par les récents changements apportés au processus d’évaluation environnementale pour les grands projets énergétiques;
  • éliminer les obstacles au commerce interprovincial;
  • ratifi er l’accord commercial récemment négocié avec les pays côtiers du Pacifi que;
  • entamer des négociations de libreéchange avec la Chine.

La liste est longue, et elle exigerait un leadership politique engagé. Le besoin urgent de procéder à une réforme est en revanche une occasion à ne pas manquer. Si nous n’agissons pas, les Canadiens et les Canadiennes risquent de se diriger en somnambule vers un désastre économique.

Au cours des prochains mois, pendant que je me prépare à céder la direction du Conseil, nous continuerons de plaider vigoureusement en faveur d’une attention renouvelée aux politiques visant à soutenir la croissance et la prospérité. Aucun plan de croissance ne saurait exclure un secteur privé sain et en expansion. De plus, les gouvernements ont peu d’espoir d’être réélus sans croissance économique.

L’honorable John P. Manley, C.P., O.C., président et chef de la direction


RÉTROSPECTIVE DE L'ANNÉE


Le Conseil canadien des aff aires permet aux dirigeants d’entreprise et aux entrepreneurs éminents de toutes les régions et de tous les principaux secteurs de l’économie de consacrer du temps et de l’énergie à résoudre les grandes questions qui touchent l’ensemble du pays. Nos principaux domaines d’intérêt sont les suivants :
la politique économique et fi scale; le commerce et l’investissement; l’Amérique du Nord; l’énergie et l’environnement; la gouvernance publique et d’entreprise; l’innovation et la compétitivité; les emplois et les compétences.

Politique budgétaire et économique

Une économie en croissance crée des emplois, fait augmenter les revenus des ménages et aide à fi nancer les services publics qui permettent à nos collectivités d’être éduquées, en santé et en sécurité. Après une courte période de croissance supérieure à la moyenne en 2017, le rythme au Canada a décéléré au début de 2018, partiellement en raison d’un ralentissement du marché immobilier, d’un taux décevant d’exportations de marchandises et d’une diminution des dépenses des consommateurs. La plupart des économistes avaient prévu une croissance modeste du PNB s’apparentant à 2 p. 100 pour l’ensemble de 2018, mais ces prévisions pourraient même être excessivement optimistes dans le contexte des taux d’intérêt croissants et de la peur croissante qu’une guerre commerciale mondiale n’éclate.

Par conséquent, il est essentiel que les gouvernements fédéral et provinciaux s’attachent entièrement à remédier aux diffi cultés qui nuisent à la croissance des entreprises et qui minent la capacité du Canada d’attirer de nouveaux investissements privés.

Dans un récent sondage, trois quarts des membres du Conseil canadien des affaires se disaient « préoccupés » ou « très préoccupés » par la compétitivité du contexte commercial au Canada. Une proportion semblable des répondants, soit 78 p. 100, sont d’avis que le climat d’investissement s’est détérioré au cours des cinq dernières années. Seulement un répondant sur dix estimait qu’il s’était amélioré.

Procéder à une réforme fi scale est l’une des façons de renverser la vapeur et de convaincre les gens que le Canada représente un bon endroit où investir. Pendant plus d’une décennie, le Canada avait l’avantage d’offrir un taux réglementaire de l’impôt sur le revenu des entreprises plus faible que celui des États-Unis. Or cet avantage est disparu cette année après que le Congrès ait approuvé une réforme fi scale majeure aux États-Unis, laquelle a fait passer le taux de 35 p. 100 à 21 p. 100 et permis aux entreprises de déduire immédia tement la pleine valeur de leurs investissements dans de nouvelles usines et du nouvel équipement. Près des deux tiers des membres du Conseil canadien des affaires indiquent que ces changements influenceront « assurément » (30 p. 100) ou « probablement » (33 p. 100) les futurs plans d’investissement de leur entreprise.

Le Conseil canadien des affaires est déçu de voir que le gouvernement fédéral tarde à remédier aux problèmes de compétitivité du Canada. Nous continuerons de demander à tous les ordres de gouvernement de réduire le coût élevé de faire des affaires au Canada et de créer des conditions susceptibles de favoriser plus de croissance. En même temps, nous demeurons préoccupés par la volonté du gouvernement fédéral et de plusieurs provinces de produire des défi cits consécutifs. Lorsque la prochaine récession surviendra et que l’économie ralentira, les recettes du gouvernement diminueront et les dépenses publiques devront augmenter. Les gouvernements doivent payer la dette maintenant afin d’être en mesure d’intervenir quand les besoins seront plus criants.

Commerce et investissement

Les volumes mondiaux du commerce des marchandises ont connu une nouvelle hausse en 2017, ayant augmenté de 4,7 p. 100. Malheureusement, les perspectives pour 2018 se sont assombries par l’incertitude causée par de plus grandes tensions commerciales et une prolifération de mesures protectionnistes dans le monde. Les pays comme le Canada, dont l’économie repose principalement sur les échanges commerciaux, sont particulièrement vulnérables aux politiques commerciales restrictives et au protectionnisme grandissant.

Dans ce contexte difficile, le Conseil canadien des affaires a encouragé le gouvernement fédéral à adopter un ambitieux programme de libéralisation du commerce. En janvier 2018, nous avons félicité le premier ministre Justin Trudeau et le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, pour avoir resserré les liens commerciaux du Canada avec la région du monde qui connaît la plus forte croissance. Lorsqu’il sera ratifié, le nouvel Accord de Partenariat transpacifi que global et progressiste (PTPGP) fournira aux expor tateurs canadiens un meilleur accès aux marchés, qu’il s’agisse de produits agricoles, d’exportations de fabrication de pointe, de services financiers ou de produits forestiers. Les négociations fructueuses du PTPGP envoient un puissant signal relati ve ment aux avantages de la coopération internationale et renforcent la réputation du Canada en tant que champion des marchés ouverts.

Parmi les autres priorités commerciales du Conseil, notons le début des négociations avec la Chine, l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE) et les quatre pays fondateurs du Mercosur, soit l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay.

Amérique du Nord

Au cours de la dernière année, les négociations qui se poursuivent relativement à l’ALENA avec les États-Unis et le Mexique ont plongé les entreprises canadiennes dans un climat d’incertitude. Bien que les négociateurs aient fait des progrès pour moderniser certains éléments restrictifs de l’accord vieux de 24 ans, il n’y a eu aucune avancée pour traiter de l’une ou l’autre des demandes plus controversées des États-Unis, par exemple l’abolition des dispositions du règlement des différends du chapitre 19 et l’introduction d’une nouvelle clause crépusculaire qui permettrait le renouvellement de l’accord tous les cinq ans. Le Conseil canadien des affaires a participé activement aux négociations en vue d’appuyer un ALENA modernisé et renforcé qui protège les chaînes d’approvisionnement actuelles tout en rehaussant la compétitivité nord-américaine.

Un accord commercial nord-américain renouvelé devrait prévoir ce qui
suit :

  • de nouvelles dispositions sur la propriété intellectuelle, le commerce électronique, le traitement des entreprises appartenant à l’État, les règles de la concurrence, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les télécommunications, les procédures relatives aux douanes, la main-d’œuvre, l’enironnement, l’approvisionnement, l’admission temporaire et la coopération en matière de réglementation;
  • des mesures visant à promouvoir et à appuyer les nouvelles industries et l’économie numérique;
  • des dispositions améliorées concernant le règlement des différends afin de s’assurer que l’accord sera respecté.

En septembre 2017, peu après le début des renégociations, le Conseil canadien des affaires a publié en ligne une carte interactive montrant 7 705 entreprises canadiennes aux États-Unis et indiquant l’ampleur des ventes canadiennes de chacun des districts américains et électoraux (consulter la page thebusinesscouncil.ca/trade-maps). En mai 2018, nous avons mis à jour la carte afin d’y ajouter le nombre d’emplois assurés par les entreprises canadiennes aux niveaux national, étatique et électoral. Ces renseignements supplémentaires brossent un portrait plus complet de l’importance du Canada pour l’économie américaine. La carte est devenue une ressource populaire, souvent citée par des représentants de l’industrie et du gouvernement dans les deux pays.

« Si l’on n’arrive pas à régler le problème rapidement, les investisseurs nationaux et étrangers en viendront à se demander si le Canada est un bon endroit pour investir, créer des emplois et développer leur entreprise. »


Énergie et environnement

Lors de la campagne électorale de 2015, les libéraux ont promis de transformer le processus fédéral d’examen des principaux projets en matière d’énergie et de res sources. Au début de 2018, le gouvernement a présenté le projet de loi C-69, qui visait à moderniser la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale et à créer un nouvel Office national de l’énergie pour traiter des grands projets d’infrastruc ture et d’exportations énergétiques.

Le projet de loi renferme des dispositions positives, notamment une intervention des collecti vités autochtones plus tôt dans le pro cessus et un engagement à respecter certains délais relatifs au processus décisionnel. Toutefois, le projet de loi augmenterait du même coup le fardeau de consultation et exigerait que les promo teurs d’un projet répondent à d’autres critères socioéconomiques. Dans plusieurs documents sur le sujet, nous avons parlé de notre désir de parvenir à un pro cessus décisionnel plus efficace concernant les principaux projets économiques et d’obtenir un plus vaste appui public à ces décisions, mais il n’est pas du tout clair si le projet de loi permettra de parvenir à ce résultat.

Les problèmes relatifs au processus canadien d’évaluation environnementale ont été clairement mis en lumière cette année par les efforts du nouveau gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique d’entraver l’expansion de la Trans Mountain Pipeline. Ce projet répond à toutes les exigences d’approbation à l’échelon fédéral et provincial, et le pipeline ferait l’objet des normes environnementales et de sécurité parmi les plus rigoureuses au monde. En mai 2018, le gouvernement fédéral a annoncé son intention d’acheter le pipeline pour en assurer la construction, et de le privatiser de nouveau par la suite.

Le Conseil canadien des affaires a exprimé son appui à l’intervention d’Ottawa afin de dénouer l’impasse politique, mais croit que les incertitudes permanentes relativement aux nouvelles infrastructures énergétiques ont nui à la réputation du Canada en tant que pays de choix pour les investissements.

Gouvernance d'entreprise et publique

De nos jours, les entreprises doivent porter une attention toute particulière à leurs façons de recruter, de maintenir en poste et de favoriser l’avancement des femmes à tous les niveaux, y compris celui des cadres supérieurs et des conseils d’administration. Comme l’ont prouvé de plus en plus d’entreprises canadiennes, des équipes de direction plus diversifiées permettent de réfl échir de manière novatrice aux défis du marché et peuvent favoriser des cultures organisationnelles plus inclusives.

Pour aider les entreprises à adopter une approche plus réfléchie et cohérente en matière de diversité, le Conseil canadien des affaires s’est joint cette année à d’autres chefs defi le afin de mettre sur pied l’Alliance canadienne pour la mixité et la bonne gouvernance. L’Alliance s’est d’abord employée à élaborer un « Manuel de l’administrateur », un guide pratique dont toutes les entreprises, peu importe leur taille, peuvent se servir pour accélérer le processus de diversification des genres et ainsi répondre aux attentes des employés, des actionnaires et des clients.

Dans son budget de 2018, le gouvernement fédéral a proposé des modifi cations au Code criminel afi n d’offrir un nombre accru d’options pour lutter contre les crimes d’entreprises graves. La loi, qui a reçu la sanction royale en juin 2018, prévoit un incitatif pour les entreprises qui divulguent elles-mêmes les méfaits commis par leurs employés. Le cas échéant, et si elles collaborent avec les enquêteurs pour traduire en justice les personnes concernés, ces entreprises prouveront leur volonté d’adhérer à des pratiques commerciales éthiques et éviteront le risque de porter préjudice aux employés, aux pensionnés et aux actionnaires.

Le Conseil canadien des affaires prône une telle réforme depuis longtemps et félicite le gouvernement d’avoir imposé des pratiques conformes à celles qui ont cours dans les autres grands pays de l’OCDE.

Innovation et compétitivité

Les nouvelles technologies et les besoins changeants des consommateurs perturbent les modèles d’affaires établis, mais créent des occasions pour les entreprises de mettre au point de meilleurs produits, de devenir plus performantes et de trouver de nouveaux marchés. Les membres du Conseil canadien des affaires font partie des principaux investisseurs en recherche-développement et ils aident grandement les entrepreneurs et les chercheurs à commercialiser leurs idées. Leurs réussites renforcent l’économie du Canada et contribuent à remédier aux problèmes environnementaux et sociaux les plus pressants.

Au printemps 2018, le Conseil canadien des affaires a semé l’idée d’un nouveau réseau intersectoriel qui réunirait des cadres supérieurs œuvrant dans les domaines des technologies et de l’innovation et couvrant une vaste gamme de grandes entreprises. L’objectif est d’aider les participants à régler des problèmes communs, à cerner les obstacles au succès et à contribuer à façonner les politiques qui favorisent l’innovation commerciale au Canada.

Le Conseil s’est également attaché à renforcer la collaboration entre l’industrie et les établis sements d’enseignement postsecondaire. En février 2018, le gouvernement fédéral a annoncé son appui à cinq nouvelles
« supergrappes » dans les secteurs des technologies numériques, des protéines végétales, de la fabrication de pointe, de l’intelligence artificielle et des technologies océaniques. Ensemble, elles recevront jusqu’à 950 millions de dollars en financement fédéral et des milliards de dollars de plus du secteur privé pour conclure de nouveaux partenariats avec les chercheurs et les universités. Plus de la moitié des entreprises membres du Conseil canadien des affaires prennent part à une supergrappe et certaines participent à deux initiatives ou plus.

Puisque l’innovation et les technologies numériques transforment l’économie, il est important que les politiques gouvernementales emboîtent le pas. Dans une lettre adressée au président du Conseil du Trésor, Scott Brison, en novembre 2017, le Conseil canadien des affaires a dit craindre que les obstacles en matière de réglementation ne minent les investissements commerciaux et ne paralysent l’innovation. Le gouvernement a réagi en annonçant dans son budget de 2018 une initiative visant à moderniser la réglementation, laquelle comprendrait des examens de la réglementation des secteurs agroalimentaires, des sciences de la vie et des transports. Le Conseil canadien des affaires continue de collaborer étroitement avec les représentants fédéraux à cet égard et dans plusieurs autres domaines, notamment la protection des renseignements personnels et la cybersécurité, afin que les politiques tiennent compte des réalités de l’économie numérique.

Emplois et compétences

Les nouvelles technologies entraînerontelles d’importantes pertes d’emplois? Certains analystes croient que c’est inévitable. Or la majorité des dirigeants d’entreprises canadiens ne sont pas aussi pessimistes et n’envisagent pas de telles hausses du taux de chômage. Selon les réponses des gestionnaires et recruteurs de 95 grandes entreprises canadiennes au sondage sur les compétences mené par le Conseil canadien des affaires en 2018, 45 p. 100 des répondants s’attendent à ce que l’effectif de leur entreprise augmente en raison de l’automatisation et de l’intelligence artificielle. Quarante et un pour cent prévoient un net déclin des emplois,
alors que les autres n’anticipent pas de changement important.

Le sondage a également fait ressortir tous les efforts que les employeurs doivent fournir et tout l’argent qu’ils doivent investir pour recruter et maintenir en poste des personnes compétentes dans un marché du travail de plus en plus compétitif. Parmi les entreprises qui ont répondu au sondage, 83 p. 100 ont conclu un partenariat avec un établissement d’enseignement postsecondaire pour les aider à identifi er des recrues potentielles. Comparativement aux années précédentes, les entreprises dépensent aussi davantage dans la forma tion; plus de la moitié d’entre elles y consacrent au moins 1000 $ par année par employé. Et 57 p. 100 des répondants ont indiqué qu’une pénurie de travailleurs qualifiés a des effets modérés (40 p. 100) ou importants (17 p. 100) sur leur industrie.

Ces constats soulignent l’importance de la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur, laquelle réunit des dirigeants d’entreprises parmi les plus grandes au Canada et des établissements d’enseignement postsecondaire, et dont le but est d’aider les jeunes Canadiens à faire la transition entre leurs études et le travail, à améliorer les capacités de recherche du Canada, et à aider les employeurs à s’adapter à l’économie de l’avenir. Créée par le Conseil canadien des affaires en 2015, la Table ronde a contribué à mettre sur pied des programmes d’apprentissage intégré au travail dans les domaines des services financiers, des mines et de l’entrepreneuriat, et d’autres programmes sont en cours d’élaboration.

« Le rythme des changements économiques, sociaux et technologiques continue d’avoir une incidence sur notre façon de travailler. J’ai hâte de travailler avec mes collègues du milieu des aff aires et de l’enseignement postsecondaire pour aider à développer les compétences des jeunes Canadiens et bâtir une société intelligente et résiliente. »

Dave McKay, président et chef de la direction de RBC et cofondateur de la Table ronde du milieu des affaires et de l’enseignement supérieur



ÉLIMINER LES OBSTACLES


Un groupe de travail de chefs d’entreprises transfrontaliers s’attaque aux déséquilibres entre les sexes dans les entreprises.

La dernière année a été éprouvante pour les relations canadoaméricaines, les discussions relatives à l’ALENA s’éternisant et les tensions commerciales faisant les manchett es pratiquement toutes les semaines. Or les deux pays ont fait des progrès surprenants sur au moins sur un plan puisqu’ils ont décidé d’un commun accord de promouvoir les chances d’avancement pour les femmes dans le milieu des affaires.

L’initiative a pris forme en février 2017, lors de la visite du premier ministre Justin Trudeau à Washington, D.C., pour sa première rencontre en personne avec le président Donald Trump. Parmi les faits saillants de la visite à la Maison-Blanche, mentionnons une table ronde dans la salle de réunion du Cabinet avec des dirigeantes d’entreprises, puis la mise sur pied d’un nouveau groupe de travail conjoint : le Conseil canado-américain pour l’avancement des femmes entrepreneures et chefs d’entreprises.

Les Canadiennes qui ont participé à la table ronde ont toutes accepté de siéger au nouveau Conseil. Il s’agit d’Elyse Allan, présidente et chef de la direction de GE Canada; Dawn Farrell, présidente et chef de la direction de TransAlta Corporation; Linda Hasenfratz, présidente et chef de la direction de Linamar Corporation et présidente du Conseil canadien des affaires; Tina Lee, présidente et chef de la direction de T&T Supermarket Inc.; Monique Leroux, présidente d’Investissement Québec; et Annette Verschuren, présidente et chef de la direction de NRStor Inc.

« Nous croyons que cette initiative favorisera la croissance des entreprises dirigées par des femmes et contribuera à notre croissance économique et à notre compétitivité globale, ainsi qu’à une intégration accrue de nos économies », ont déclaré le premier ministre et le président dans une déclaration commune. Ils ont exhorté le Conseil à formuler des recommandations afin de remédier aux défi s particuliers que doivent affronter les femmes entrepreneures et propriétaires d’entreprises de part et d’autre de la frontière canado-américaine.

Au-delà de ce mandat général, le Conseil n’a pas reçu aucune directive ou orientation spécifique de l’un ou l’autre des gouvernements. Après cette table ronde, certains journalistes se sont même demandé si cette initiative était bien réelle. « Si ce n’était rien de plus qu’une séance de photos, la rencontre fortement médiatisée à la Maison-Blanche ne représente qu’un autre exemple de l’exploitation des femmes », a-t-on pu lire dans la revue Maclean’s.

Or les membres du Conseil n’allaient pas rater pareille occasion de tenter d’uniformiser les règles du jeu pour les femmes en affaires. Sans tambour ni trompette, ils ont organisé des appels conférence, échangé des idées et décidé fi nalement de miser leurs efforts sur cinq principaux objectifs ou
« piliers » : renforcer les entreprises dirigées par des femmes; augmenter leur nombre dans les domaines des sciences et des technologies, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM); appuyer les femmes entrepreneures; leur fournir un meilleur accès à du capital; et promouvoir les femmes en tant que dirigeantes dans le secteur privé. Ils ont ensuite choisi deux femmes pour diriger chaque pilier, en tenant compte de leurs forces et de leurs secteurs.


« Le plus difficile a été de toutes nous réunir pour une conférence téléphonique, se rappelle Annette Verschuren des premiers jours du processus de planification du Conseil. Mais j’étais tellement impressionnée par l’engagement de toutes ces femmes qui ont à cœur de promouvoir leur présence dans le milieu des affaires. »

« Il faut absolument que plus de femmes étudient ou travaillent dans les STIM si l’on veut exploiter le plein potentiel de toute notre population. »

Linda Hasenfratz, chef de la direction de Linamar Corporation

Mme Verschuren a travaillé avec Elyse Allan sur le premier pilier. Ensemble, elles ont rédigé un rapport et une série de recommandations afin d’appuyer les entreprises dirigées par des femmes et favoriser leur croissance. Publié par le Conseil en janvier 2018, le rapport a retenu l’attention des médias traditionnels et sociaux des deux côtés de la frontière. « Puisque nous étions les premières, notre processus a servi de
modèle aux autres groupes, a déclaré Verschuren. J’ai adopté une approche pragmatique et tenté d’examiner les questions en profondeur tout en privilégiant une exécution simple. J’ai défoncé des portes pour faire avancer les choses et parvenir à des progrès tangibles. Nous avons formé des groupes de discussion et parlé à 200 personnes, femmes et hommes, au sujet des obstacles. Nous n’aurions pas pu y arriver sans cette
collaboration. »

Or la collaboration a pris de l’expansion bien au-delà des dix membres du Conseil et de leur personnel. Alors que les travaux progressaient, le Conseil cana dien des affaires, Accenture, McKinsey & Company, Ernst & Young, et Loblaw Companies ont tous fourni du temps, de l’énergie et des idées.

« Nous accomplissons tellement plus de manière collective qu’individuellement, a affirmé Mme Hasenfratz, qui a collaboré avec Mary Barra, présidente et chef de la direction de General Motors Company, pour superviser les travaux du Conseil relativement au deuxième pilier : augmenter le nombre de femmes dans les STIM. C’était génial d’obtenir les perspectives des deux pays, de divers secteurs et industries, ainsi que de femmes et d’hommes, et ça nous a permis de trouver des solutions et de formu ler des recommandations plus robustes. » Linda Hasenfratz, titulaire d’un baccalau réat spécialisé en chimie, a amorcé sa carrière dans le secteur pharmaceutique et a plus tard été opératrice de machines dans l’usine de pièces automobiles de son père. Elle a donc pu tirer profit de ses propres expériences de jeune femme dans les STIM, de son parcours en affaires et de ses relations avec des gens de l’industrie.

Pour sa part, Mary Barra a commencé à travailler dans le secteur automobile à l’âge de 18 ans, vérifi ant les panneaux d’ailes et inspectant les capots pour payer ses frais de scolarité et obtenir un baccalauréat en génie électrique. Elle indique que la proportion de fi lles intéressées à étudier l’informatique chute radicalement lorsqu’elles passent des études intermédiaires à l’école secondaire. « Ces fi lles ont besoin d’orientation, elles doivent être soutenues, elles ont besoin d’un plus grand nombre de modèles », a déclaré Barra.

Bien que le Conseil soit constitué de femmes, ses membres reconnaissent d’emblée le rôle que doivent jouer les hommes pour s’attaquer aux déséquilibres entre les sexes dans le milieu des affaires. « Les hommes détiennent 80 p. 100 du pouvoir dans notre pays; ils doivent donc participer à cet enjeu et donner l’exemple, a affi rmé Verschuren. Je suis en affaires depuis 41 ans et j’adore travailler avec les hommes, mais ils doivent faire leur part. »

Alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant? « Le temps est venu de se relever les manches », affi rme Mme Verschuren. « Nous réfléchissons encore à la façon de procéder pour y arriver, précise Linda Hasenfratz. Nous aimerions vraiment que les recommandations soient mises en place et voir comment les choses et les statistiques évoluent dans la foulée de cet élan positif. »


AMBITIONS MONDIALES


La prochaine génération de chefs d’entreprise canadiens est en voie de s’imposer sur la scène mondiale

En 2011, le Conseil canadien des affaires a créé une nouvelle catégorie de membres afin de reconnaître certains jeunes entrepreneurs qui ont le mieux réussi en affaires. Ces dirigeants d’entreprise de la prochaine génération représentent des sociétés de plus petite taille que d’autres entreprises membres du Conseil, mais qui connaissent une forte croissance et qui se démarquent par leur côté novateur. Leurs expériences mettent en lumière une nouvelle réalité commerciale. Auparavant, les entreprises attendaient souvent d’atteindre une certaine taille avant de s’attaquer aux ventes à l’échelle internationale. De nos jours, les entreprises en démarrage ont tendance à penser et à agir mondialement dès le départ. Dans les pages qui suivent, nous présentons un bref profil de neuf dirigeants d’entreprise de la prochaine génération.

« Faire du réseautage avec 150 dirigeants d’entreprise qui représentent une grande part de l’économie est une occasion en or. »

Dax Dasilva, chef de la direction, Lightspeed POS

Kelsey Ramsden

PRÉSIDENTE | Belvedere Place Contracting Ltd
Kelsey Ramsden

Kelsey Ramsden habite à London, en Ontario, mais passe le plus clair de son temps à gérer Belvedere Place, un regroupement de promoteurs immobiliers et de constructeurs dont le siège social est situé à Kelowna, en Colombie-Britannique. Le volet construction de Belvedere se spécialise dans des projets de génie civil, notamment des routes, des ponts et des barrages, dans l’Ouest du Canada et dans les Caraïbes.

Elle tire également profi t de ses expériences pour guider de nouveaux propriétaires d’entreprise dans le monde. Dans ce rôle d’« ailier » comme elle le décrit, Ramsden prodigue des conseils pour aider les entrepreneurs à faire croître leur entreprise.

Les Canadiens, dit-elle, sont bien placés pour occuper le rôle de mentor et de guide en affaires. « Nous sommes reconnus pour être pas mal aimables, mais aussi relativement conservateurs. Nous ne sommes pas aussi extrêmes que les Américains et nous n’avons pas une économie aussi traditionnelle que certaines économies plus vieilles comme celles d’Europe. Les gens aiment généralement la perspective que peuvent apporter les conseillers canadiens. »

Ramsden ne correspond à aucun stéréotype particulier. Au contraire, elle est fière d’être sortie des sentiers battus. « Alors que tellement de gens visaient à atteindre la sécurité au centre, je restais aux extrémités, écrivait-elle récemment au sujet de son approche en affaires. Essayez quelque chose, agissez, accrochez-vous aux marges, sortez de votre zone de confort. Des robots se chargeront des choses qui peuvent être enseignées. Les rebelles s’occupent du reste. »


John Baker

PRÉSIDENT ET CHEF DE LA DIRECTION | D2L Corporation
John Baker

Penser globalement est naturel quand plus de 80 p. 100 de vos ventes s’effectuent à l’extérieur du Canada. Pourtant, John Baker estime que le système d’éducation au Canada a contribué à paver la voie pour la réussite de D2L, une entreprise de Waterloo, en Ontario, fondée en 1999 et qui se spécialise dans les logiciels pédagogiques.

« Le Canada se démarque sur le plan de l’éducation, affirme-t-il. Grandir dans cet environnement et bien comprendre ce à quoi ressemble une bonne éducation nous ont aidés à mettre au point la technologie qui permet réellement à nos clients d’exceller. »

Baker a mis sur pied D2L, qui portait au départ le nom de Desire2Learn, en 1999 alors qu’il étudiait en génie à l’Université de Waterloo. L’entreprise compte maintenant 700 employés et a des bureaux aux ÉtatsUnis, en Australie, au Brésil, à Singapour et en Europe. Sa plateforme d’apprentissage infonuagique, Brightspace, est utilisée par plus de 1 200 écoles, collèges, universités et entreprises dans le monde. Le campus de l’Université de l’État de la Californie à Long Beach, en Californie, est l’un de ses clients. Avant que le campus ne commence à utiliser Brightspace, moins de la moitié de ses étudiants réussissaient à obtenir un diplôme. Le campus affi che maintenant l’un des taux de diplomation les plus élevés parmi les 23 campus de l’État de la Californie. Ce qui prouve, selon Baker, la supériorité du modèle d’apprentissage D2L, lequel est axé sur les compétences et permet aux étudiants de travailler à leur propre rythme. Or ces derniers doivent quand même prouver qu’ils possèdent les compétences requises à chaque niveau avant de passer au suivant.

Baker aimerait que le Canada devienne tout aussi efficace à produire un plus grand nombre d’entreprises mondiales à forte croissance. En tant que pays, ajoute-t-il, « nous avons fait un très bon travail en contribuant au démarrage des entreprises, que ce soit à l’aide de centres d’innovation, d’accélérateurs ou d’autres activités visant à stimuler l’entrepreneuriat. Mais nous devons faire un meilleur travail pour aider les entreprises à accroître leurs recettes afin que leurs revenus passent de 100 millions à plus d’un milliard de dollars. »

« Nous avons fait un très bon travail en contribuant au démarrage des entreprise. »

John Baker

Jean-François Gagné

COFONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | Element AI
Jean-François Gagné

Les Canadiens sont à l’avant-garde des récentes percées dans le domaine de l’intelligence artificielle, et ce n’est un secret pour personne. Dans ce secteur hautement spécialisé, peu d’entreprises ont une incidence aussi importante qu’Element AI de Montréal.

Depuis sa création à la fin de 2016, Element AI s’est attachée à utiliser la recherche en matière d’intelligence artificielle pour trouver des solutions commerciales novatrices destinées aux services financiers, à l’industrie de la fabrication, à la gestion de la chaîne d’approvisionnement et au commerce au détail. JeanFrançois Gagné, cofondateur et chef de la direction de l’entreprise, donne l’exemple des réclamations auprès des compagnies d’assurance. « Nous transformons entièrement le processus de réclamations afin qu’il soit dirigé par l’intelligence artificielle plutôt que par des gens. »

Element AI compte déjà 300 employés au Canada, à Singapour, en Corée du Sud et au Royaume-Uni. L’entreprise a également attiré plusieurs investisseurs internationaux importants, notamment Microsoft Ventures, Fidelity Investments, Tencent Holdings de la Chine, et Hanwha Investment & Securities de la Corée du Sud.

Selon Gagné, c’est grâce à l’investissement public continu dans la recherche et à quelques personnes visionnaires associées à l’Institut canadien de recherches avancées que le Canada occupe un rôle de chef de file en matière d’intelligence artificielle. « Pour ce qui est de la qualité et de la pertinence du talent en intelligence artificielle, le Canada est l’un des meilleurs pays », affirme-t-il.


Ethan Song

COFONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | Frank And Oak
Ethan Song

Fondée en 2012 par les amis d’enfance Ethan Song et Hicham Ratnani, l’entreprise Frank And Oak est le prototype du détaillant du 21e siècle. Tout d’abord, le fabricant de vêtements montréalais s’est créé une identité distincte, une marque pour les milléniaux. La plus grande part de ses ventes se fait en ligne, et la durabilité, la diversité et l’inclusion sont les pierres angulaires de l’entreprise.

Frank And Oak verse cinq dollars de chaque achat de sa collection de vêtements « And » à Fierté Montréal qui, entre autres activités, organise la parade annuelle de la fierté dans la ville. La collection a été créée en collaboration avec Petites-Mains, un groupe sans but lucratif qui aide les femmes défavorisées à apprendre un métier. L’entreprise aimerait adopter des méthodes de production durables pour la plupart de ses vêtements d’ici la fi n de 2018, dont l’utilisation de polyester recyclé, de fibres organiques et de denim écologique.

Les 260 employés de Frank And Oak proviennent de 20 pays différents. Song, originaire de la Chine, a lui-même immigré au Canada à l’âge de six ans.

Même si l’entreprise vise une clientèle mondiale, Song indique que ses collègues et lui ont « précisément positionné Frank And Oak comme une marque canadienne. Nous croyons que les efforts du Canada en matière d’environnement commencent à être reconnus. Nous voulons être reconnus comme des novateurs sur le plan de la durabilité et en ce qui concerne l’avenir du commerce au détail. »


Michael McDerment

COFONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | FreshBooks
Michael McDerment

Mike McDerment incarne la réussite entrepreneuriale caractérisée par des rebondissements imprévisibles. McDerment était inscrit en commerce à l’Université Queens, mais a abandonné ses études au cours de la quatrième année pour lancer une entreprise de marketing et de design. Un jour,en 2003, pendant qu’il mettait à jour ses dossiers financiers dans son ordinateur, il a supprimé par erreur une facture qu’il voulait garder.

Cette erreur lui a donné l’idée de créer FreshBooks, un logiciel de tenue de livre convivial utilisé par plus de 10 millions de personnes dans 120 pays. Plus de 80 p. 100 des affaires de FreshBooks proviennent dorénavant de l’extérieur du Canada.

Selon McDerment, le Canada est un bon endroit pour bâtir une entreprise qui veut faire affaire à l’échelle mondiale, entre autres grâce à ses systèmes publics de soins de santé et d’éducation et aux incitatifs comme le crédit d’impôt fédéral pour la recherche scientifi que et le dévelop pement expérimental. Et le capitalrisque y est désormais plus facilement accessible.

Le plus difficile et le plus important est de changer de mentalité.
« Auparavant, la réussite passait par un déménagement dans la Silicon Valley, fait remarquer McDerment. Vous démarriez une entreprise ici et vous déménagiez ensuite. Maintenant, les gens croient que le succès est de bâtir une entreprise ici et c’est tant mieux! »

« Un plus grand nombre d’entreprises réussissent à prendre de l’expansion, et les propriétaires d’entreprise ont donc davantage d’exemples inspirants. Je sais que nous avons aidé les gens à croire qu’ils pouvaient bâtir des entreprises ici. »

« Je sais que nous avons aidé les gens à croire qu’ils pouvaient bâtir des entreprises ici. »

Michael McDerment

Charles Deguire

COFONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | KINOVA
Charles Deguire

Charles Deguire a développé une passion pour la robotique au début de la vingtaine alors qu’il regardait ses trois grands-oncles, tous aux prises avec la dystrophie musculaire, déplacer leurs fauteuils roulants dans la maison d’été familiale située dans la péninsule gaspésienne.

« Ils perdaient une partie de leurs capacités physiques chaque année, se souvient Deguire, mais de nouveaux outils leur permettaient d’améliorer leur vie, d’ouvrir des portes et de ramasser des objets au sol. Pour moi, jeune ingénieur, ce fut un moment charnière : je venais de comprendre à quoi doit servir la technologie. » KINOVA venait de voir le jour.

L’entreprise a récolté les honneurs sur la scène mondiale pour ses appareils robotiques révolutionnaires destinés aux personnes ayant une déficience. L’entreprise offre de plus des plateformes robotiques pour les chirurgiens en salle d’opération ainsi qu’une vaste gamme d’applications pour la recherche. KINOVA vend ses produits dans une quarantaine de pays. La NASA, Toyota et Google font partie de ses clients.

« Dès le premier jour, nous savions que la plupart de nos activités commerciales ne proviendraient pas du Canada, affi rme Deguire. Nous sommes nés avec une perspective mondiale. »

Deguire préside également la Table fédérale sur la fabrication de pointe, l’une des six tables sectorielles annoncées dans le budget fédéral de 2017 en vue de créer des emplois et d’accroître la compétitivité du Canada à l’échelle internationale. À son avis, le gouvernement peut accélérer la croissance du secteur technologique en assouplissant les règles et en adoptant les nouvelles technologies rapidement. « Les plus grands acheteurs au Canada sont les gouvernements. S’ils veulent créer de l’innovation, ils doivent adopter l’innovation. C’est aussi simple que ça. »


Dax Dasilva

FONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | Lightspeed POS Inc.
Dax Dasilva

Dans les magasins et les restaurants, il n’est pas rare de voir les employés prendre la commande à l’aide d’un iPad. La plupart du temps, ils se servent d’un logiciel mis au point par Lightspeed POS, une entreprise montréalaise fondée par Dax Dasilva en 2005. En effet, le système de point de vente infonuagique créé par Lightspeed permet aux détaillants de gérer leurs magasins virtuels ou en ligne à partir d’une seule plateforme, notamment de gérer les inventaires, transmettre les commandes aux fournisseurs, faire le suivi des commandes et se servir de l’historique d’achat des clients pour élaborer de meilleures stratégies de vente.

L’intérêt de Dasilva pour les logiciels a commencé le jour où son père, un graphiste et directeur des communications, a ramené à la maison un ordinateur Apple Macintosh. Pendant son adolescence, Dasilva a fait un apprentissage auprès d’un concepteur Mac et il a commencé à élaborer des applications pour des sociétés en ColombieBritannique, sa province natale.

Lightspeed compte dorénavant plus de 50 000 clients partout au monde dont les transactions totalisent plus de 15 milliards de dollars américains par année. L’entreprise emploie plus de 600 personnes en Amérique du Nord, en Europe et en Australie.

« La mission de Lightspeed, affirme Dasilva, est d’habiliter les entreprises indépendantes et de leur fournir les outils qui leur permettent de prospérer. »


Nicole Verkindt

FONDATRICE ET CHEF DE LA DIRECTION | Offset Market Exchange (OMX)
Nicole Verkindt

Des bottes de combat, de l’équipement radar, des boîtes de carton ondulé et des réservoirs de carburant ne sont que quelques exemples parmi les milliers d’articles disponibles à tout moment sur la plateforme d’approvisionnement mondiale interentreprise d’OMX.

« Nous nous positionnons comme l’Expedia de l’approvisionnement parce que nous sommes la seule plateforme au monde qui saisit toutes les occasions offertes dans l’ensemble des plateformes d’approvisionnement industriel desservant les entreprises », déclare Verkindt, qui a remporté le prix de l’entrepreneuriat féminin de Startup Canada en 2017. Verkindt, qui a fait partie de l’équipe des investisseurs déterminés de l’émission Dragons’ Den du réseau CBC, est un visage connu de bon nombre de téléspectateurs.

Grâce à l’entreprise torontoise OMX, ou Offset Market Exchange, les acheteurs du gouvernement et des sociétés ont accès à plus de 60 000 fournisseurs dans le monde entier. La plateforme offre un plus vaste éventail d’options d’approvisionnement en classant les fournisseurs potentiels par région, taille, contenu local, certifi cations et capacité.

Verkindt a eu l’idée de fonder OMX alors qu’elle travaillait au sein de l’entreprise familiale d’équipement de haute technologie en matière de défense, qui traitait principalement avec les gouvernements et les entreprises soumissionnant pour d’impor tants contrats gouvernementaux.
Elle a réalisé que les soumissionnaires devaient de plus en plus démontrer les avantages économiques de leurs programmes grâce à des facteurs compensatoires, par exemple en promettant d’acheter un volume particulier de biens auprès de fournisseurs locaux ou en investissant dans des industries locales. La technologie sophistiquée d’OMX aide les clients à identifi er des fournisseurs compétents et à évaluer l’avantage de faire appel à un plus grand nombre de fournisseurs.


Michael Katchen

FONDATEUR ET CHEF DE LA DIRECTION | Wealthsimple Inc.
Michael Katchen

« Rencontrez le jeune de 28 ans qui terrorise Bay Street », tel était le titre d’un reportage au sujet de Mike Katchen dans le numéro d’octobre 2016 d’une revue populaire du milieu des affaires.

Le mot « terrorise » pourrait sembler bizarre pour décrire le très sympathique Katchen. Pourtant, son entreprise, Wealthsimple, est un chef de file dans le secteur croissant de « robots-conseillers » qui perturbent le secteur des fonds communs de placement et de l’épargne. Ces entreprises technologiques en démarrage permettent aux particuliers d’« investir en mode automatique », comme le propose Wealthsimple, avec des procédures d’inscription simplifi ées, sans montant minimal requis et des frais qui représentent une fraction de ceux exigés par les conseillers financiers traditionnels. À l’aide d’algorithmes sophistiqués, Wealthsimple investit dans des portefeuilles diversifiés à l’échelle mondiale de fonds indiciels avantageux modelés sur la recherche utilisée par les gestionnaires de fonds des institutions.

Katchen avait 26 ans lorsqu’il a fondé Wealthsimple en 2014. Au moment de fêter son trentième anniversaire, l’entreprise de Toronto employait 160 personnes et gérait plus de deux milliards de dollars d’actifs au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Après ses études à l’Ivey Business School de London en Ontario, Katchen a amorcé sa carrière à Silicon Valley, mais est déménagé au Canada parce que « l’on reconnaît que c’est au Canada que se trouvent certaines des personnes les plus compétentes au monde, particulièrement dans les rôles techniques. Alors que bien des pays semblent se refermer sur eux-mêmes, le Canada garde ses portes et son esprit ouverts au reste du monde. »


NOS ENTREPRISES PAYENT LEUR PART


Le sondage sur la contribution fiscale totale, réalisé par PWC pour une cinquième année, mesure l’incidence des grandes entreprises sur les finances publiques au Canada. Cett e année, PWC a analysé les données de 87 sociétés membres du Conseil, qui sont des chefs de file notamment dans les secteurs des services financiers, de l’énergie et des ressources, de la fabrication, de la construction, du transport, des télécommunications, du commerce au détail, de l’agroalimentaire, des technologies de l’information et des services commerciaux. Le sondage est conçu de façon à couvrir l’éventail complet d’impôts, de frais et des autres contributions versées aux ordres de gouvernement par les grandes entreprises canadiennes. Il comprend les divers types d’impôt que doivent payer les entreprises (les taxes qui sont un coût direct pour l’entreprise) ainsi que les taxes perçues auprès des employés et des clients pour le compte du gouvernement. Le rapport complet peut être consulté sur notre site Web à l’adresse www.thebusinesscouncil.ca/fr.

Lorsque l’économie est en croissance et que les entreprises affichent un bon Rendement, les versements de l’impôt sur le revenu des sociétés augmentent de manière exponentielle. En 2016, l’économie du Canada a connu une hausse de 2,5 %. Pendant ce temps, les entreprises ayant participé au sondage ont payé près d’un tiers en impôt de plus que l’année précédente.

Les 87 entreprises qui ont participé au sondage employaient plus d’un million de personnes en 2016, leur versaient un salaire de 66 788 $ en moyenne, produisant ainsi 24 442 $ d’impôt par personne détenant un emploi. Les salaires versés par ces entreprises étaient 32 p. 100 plus élevés que la moyenne nationale des travailleurs à temps plein du Canada

Taux d’imposition total
Au cours des cinq dernières années, le fardeau fi scal général des Participants au sondage s’est accru. Le taux d’imposition total est calculé en divisant les versements d’impôts d’une entreprise (impôt sur le revenu des sociétés et toutes autres taxes dues) par ses revenus nets avant impôts.

Taux d’imposition total moyen

Fardeau de la conformité
Le fardeau de l’observation des règles fiscales continue de s’accroître. En moyenne, les 87 entreprises qui ont participé à l’étude ont dépensé 3,72 millions de dollars et employé 19 personnes à temps plein pour satisfaire à leurs obligations fiscales au Canada.

Qui en profite?
Pour chaque 100 $ de valeur générée par les entreprises ayant participé au sondage, 36 $ ont été versés aux gouvernements canadiens et 37,30 $ ont été remis aux employés. La plus petite part, soit 26,70 $, a été conservée en tant que profit après taxes et a été réinvestie ou remise aux actionnaires.

Le sondage sur la contribution fiscale totale porte sur 68 taxes, frais et redevances de toutes sortes que doivent verser les grandes entreprises aux trois ordres de gouvernement. Pour chaque dollar payé en impôt sur les bénéfices en 2016, les grandes entreprises ont versé 1,08 $ de plus sous forme d’autres taxes professionnelles, 25 cents en frais gouvernementaux, redevances et autres frais connexes, ainsi que 3,01 $ en taxes versées pour le compte de leurs employés et de leurs clients.



SOMMETS DES CHEFS DE LA DIRECTION


Trois fois par année, l’ensemble des membres du Conseil canadien des affaires se réunit pour discuter d’importantes questions nationales et internationales, de perspectives économiques, de défis commerciaux actuels ainsi que de nouvelles possibilités. Ces événements fournissent aux dirigeants d’entreprise des occasions uniques d’échanger avec leurs pairs, les principaux décideurs politiques, des intellectuels ainsi que des innovateurs de partout au monde.

En 2017-2018, les membres du Conseil canadien des affaires se sont rencontrés à Silicon Valley, à Munich et à Toronto.

Silicon Valley

Palo Alto, en Californie, est l’épicentre de la révolution numérique en plus de représenter l’un des écosystèmes d’innovation les plus dynamiques au monde. Il s’agissait donc d’un lieu idéal pour tenir la rencontre du Conseil à l’automne 2018. Pendant deux jours, des séances interactives ont été organisées avec certains des plus importants dirigeants du secteur technologique, notamment Eric Schmidt de Google, Satya Nadella de Microsoft, Chuck Robbins de Cisco et Michael Dell de Dell.

Les membres du Conseil ont visité Google, Facebook et LinkedIn, ainsi que le berceau de Hewlett-Packard et le siège social de Carbon, une des jeunes entreprises de fabrication d’additifs sur laquelle le reste du monde a les yeux rivés. Le cofondateur de Tesla, J.B. Straubel, a parlé de l’avenir du transport à énergie solaire, et un groupe d’investisseurs et de chefs de la direction ont décrit comment la CIA cerne et fi nance les technologies de pointe qui sont prometteuses pour la sécurité nationale des États-Unis et le service des renseignements. La rencontre s’est terminée par une visite à Sand Hill Road, reconnue pour sa concentration d’entreprises de capital-risque, et un dialogue avec Marc Tessier-Lavigne, président de l’Université Stanford qui est né au Canada.


Munich

Bien que les touristes abondent dans la capitale bavaroise pour faire la tournée de ses musées et de ses pubs branchés, Munich est aussi reconnue comme un lieu novateur et un centre de fabrication de pointe. La rencontre des membres qui augurait la nouvelle année s’est amorcée par une visite de KUKA, un des plus grands fournisseurs de robots industriels et de technologie d’automatisation dans les usines à l’échelle mondiale. Les membres ont par la suite visité le campus de recherche-développement d’Airbus Defence and Space et ont assisté à une allocution de Dirk Hoke, chef de la direction de la société, au sujet de la stratégie de transformation numérique de l’entreprise. Ils ont ensuite eu l’occasion de faire une visite privée du musée BMW au siège social de l’entreprise et d’assister à des séances d’information sur la façon dont les technologies perturbatrices et les nouvelles habitudes des consommateurs modifi ent le secteur mondial de l’automobile.

Le lendemain, les membres du Conseil se sont réunis au nouveau siège social mondial de Siemens, accompagnés du ministre du Commerce international, FrançoisPhilippe Champagne, et de grands chefs d’entreprises de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni. Le programme portait principalement sur les modèles européens d’innovation, l’avenir de l’alliance des pays occidentaux, la mise en œuvre de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Europe et les perspectives concernant le commerce transatlantique. La rencontre s’est conclue par une réception et un souper à l’Hôtel Bayerischer Hof, un endroit historique, où se tenait une table ronde des chefs de la direction du Canada et de l’Europe sur les conditions commerciales mondiales.


Toronto

Une visite au nouveau siège social de l’organisation sans but lucratif WE, fondée par Craig et Marc Kielburger, a lancé la réunion du Conseil au printemps 2018. Le Centre d’apprentissage mondial de WE occupe un bâtiment centenaire reconverti du quartier historique Corktown de Toronto. L’espace communautaire ultra moderne est dédié à l’engagement des jeunes dans des initiatives sociales. Les frères Kielburger ont profité de l’occasion pour remercier les nombreux dirigeants d’entreprise canadiens qui ont fait des dons et grâce auxquels le centre de 43 000 pieds carrés a pu voir le jour, notamment Hartley Richardson de l’entreprise James Richardson & Sons de Winnipeg qui a d’abord proposé l’idée à Craig Kielburger. Au programme fi guraient également : une séance d’infor mation offerte par Richard Edelman, archi tecte d’Edelman Trust Barometer, sur le leadership en affaires dans un contexte de méfiance publique; des discussions sur l’innovation sociale par un groupe d’experts; de brèves présentations de la part de jeunes entrepreneurs dans le domaine social; et des exposés sur le rôle des entreprises dans la création d’occasions visant à stimuler les carrières d’étudiants et de nouveaux diplômés canadiens.

Après le repas, Ann Compton, ancienne correspondante à la Maison-Blanche pour ABC News, a animé une discussion sur les façons de composer avec l’Amérique de Trump, en compagnie de Karl Rove, consultant politique républicain et ancien conseiller du président George W. Bush, et du journaliste Ezra Klein, cofondateur de Vox, un nouveau site Web d’actualités.

Le lendemain matin, Deloitte Canada a présenté plusieurs exposés et séances interactives sur les perspectives économiques, la compétitivité canadienne, les répercussions de la réforme fiscale américaine sur le Canada et et l’effet que l’essor du populisme a sur les gouvernements et les entreprises partout en Amérique du Nord et en Europe. David Rosenberg, économiste en chef et stratège à Gluskin Sheff, et Nik Nanos, président de Nanos Research et auteur du livre The Age of Voter Rage, faisaient partie
des conférenciers. Une table ronde des chefs de la direction sur les conditions commerciales actuelles a permis de clore la rencontre.