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Pourquoi l’Inde et pourquoi maintenant ?

Le Canada dispose d’une grande richesse en matière de commerce international. Il est voisin du plus grand marché du monde. Grâce à des dizaines d’accords de commerce et d’investissement, les biens, les services et les capitaux canadiens bénéficient d’un accès privilégié aux États-Unis et à une grande partie du reste du monde.

Malheureusement, les exportateurs et les investisseurs canadiens ne profitent pas pleinement de la multitude de possibilités qui s’offrent à eux. Pour beaucoup d’entre eux, l’Inde est au mieux une réflexion après coup.

Pourquoi alors le Canada devrait-il s’efforcer d’accroître ses liens en matière de commerce et d’investissement avec l’Inde – un marché lointain et notoirement difficile à pénétrer ?

En termes simples : l’Inde représente une ouverture vitale pour l’avenir du commerce mondial. Le gouvernement canadien élabore actuellement sa stratégie tant attendue pour la région Indo-Pacifique. Et il n’y a aucun moyen de réussir dans cette région immense et d’importance stratégique sans établir des liens économiques solides et durables avec l’Inde – l’un des derniers grands débouchés commerciaux inexploités du Canada.

L’Inde ressemble à la Chine il y a vingt ans. Son économie est en plein essor, alimentée par une explosion des dépenses de consommation, une classe moyenne en pleine expansion et des investissements massifs dans les infrastructures et la numérisation.

L’avenir semble encore plus prometteur. La croissance économique devrait permettre à près d’un milliard d’Indiens de sortir de la pauvreté au cours des cinq prochaines années. Cela contribuera à propulser l’Inde – actuellement la sixième économie mondiale – au troisième rang d’ici 2030. Avec 1,4 milliard de consommateurs, l’Inde est le deuxième pays le plus peuplé du monde. Sa population est en bonne voie pour dépasser celle de la Chine d’ici 2027, selon les Nations Unies. L’Inde abrite également 17 des 20 villes à la croissance la plus rapide au monde. Au cours des trois prochaines années, l’Inde devrait être la grande économie à la croissance la plus rapide du monde, avec une croissance du PIB réel bien supérieure à celle de ses pairs en Asie, en Amérique du Nord et en Europe.

Dans un monde secoué par une inflation galopante, l’Inde offre des coûts de main-d’œuvre et de terrains relativement faibles. Le pays abrite la plus grande population en âge de travailler au monde. La moitié de sa population a moins de 25 ans, comparativement à environ un quart au Canada.

Et le moment est propice. Au début de 2022, le Canada et l’Inde ont annoncé la reprise des pourparlers en vue d’un accord de libre-échange global. Les deux pays souhaitent conclure un accord des « premiers progrès » d’ici l’année prochaine, lorsque l’Inde accueillera pour la première fois le Sommet des dirigeants du G20.

Élu en 2014 sur un programme qui mettait l’accent sur les réformes économiques intérieures, le premier ministre Narendra Modi a modifié sa stratégie en 2021, signalant une nouvelle ouverture au libre-échange et une intégration économique mondiale accrue. Depuis, le gouvernement Modi a signé des accords de libre-échange avec l’Australie et les Émirats arabes unis, et a entamé des négociations avec le Royaume-Uni, l’Union européenne, Israël et d’autres pays.

Le président américain Joe Biden a tout récemment lancé le Cadre économique pour la prospérité de l’Indo-Pacifique, un effort visant à contrer l’influence croissante de la Chine dans la région. Une douzaine d’autres pays, dont l’Inde, le Japon et l’Australie, ont adhéré à ce cadre, mais pas le Canada.

La signature d’un accord de libre-échange avec l’Inde donnerait aux entreprises et aux investisseurs canadiens un avantage sur leurs concurrents de nombreux autres pays. De même, si nous n’agissons pas rapidement, le Canada sera désavantagé.

L’ouverture économique de l’Inde au monde se fait dans un contexte de graves perturbations du commerce mondial provoquées par la pandémie de COVID-19, l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le spectre d’une récession mondiale.

Le Canada est fortement incité à diversifier ses relations commerciales. Les États-Unis, qui représentent la plus grande partie de nos échanges commerciaux, sont devenus plus protectionnistes au cours des dernières années, tant sous les administrations démocrates que républicaines. Et notre deuxième partenaire commercial en importance, la Chine, présente désormais un risque beaucoup plus élevé pour les affaires dans un contexte de détérioration des relations bilatérales.

La performance commerciale du Canada en Inde, 2001-2019

À première vue, le commerce entre le Canada et l’Inde semble relativement robuste. Les exportations de biens vers l’Inde ont augmenté en moyenne de près de 12 pour cent par an entre 2001 et 2019, passant de 517 millions $ US à 3,9 milliards $ US. Au cours de la même période, les importations de biens du Canada en provenance de l’Inde ont augmenté à un rythme annuel de près de 10 pour cent. Le commerce bilatéral des services a augmenté encore plus rapidement, ce qui donne un aperçu des possibilités offertes par la libéralisation des échanges.

Cependant, ces chiffres ne disent pas tout. L’économie croissante de l’Inde engloutit davantage d’importations du monde entier. Mais son orbite commerciale s’est progressivement éloignée de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Une part croissante de ses échanges se fait avec la Chine, les Émirats arabes unis et les pays membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) comme l’Indonésie, les Philippines, Singapour et le Vietnam.

Le résultat est que le Canada a perdu des parts de marché sur le vaste marché indien, qui connaît une expansion rapide. Une analyse de Ciuriak Consulting (commandée par le Conseil canadien des affaires et le Conseil de commerce Canada-Inde) révèle que la part mondiale du Canada dans le commerce bilatéral de marchandises avec l’Inde s’est érodée, passant de 1,02 pour cent en 2001 à 0,81 pour cent en 2021. Au cours des deux dernières décennies, le Canada n’a capté qu’un pour cent de la croissance des exportations mondiales de biens, de services et de propriété intellectuelle destinés à l’Inde. Les investissements bilatéraux sont également sous-développés, un signe inquiétant alors que l’Inde s’apprête à connaître un boom des investissements.1

« Le Canada a été loin d’être à la hauteur sur l’un des principaux marchés mondiaux », conclut Ciuriak Consulting.

Le Canada pourrait, et devrait, faire beaucoup mieux. Ciuriak Consulting estime que si nos échanges commerciaux avec l’Inde étaient équivalents à ceux que nous faisons avec des économies de taille comparable ailleurs dans le monde, nos exportations seraient près de 2 ½ fois plus élevées que maintenant. Cela représente plus de 3 milliards $ US par an en occasions d’exportation perdues. Selon l’analyse, les exportations canadiennes de produits agricoles, agroalimentaires et manufacturés vers l’Inde sont toutes inférieures à la moitié du niveau qu’elles devraient atteindre.

Ce déficit d’exportation fera plus que doubler d’ici 2027, à moins que le Canada ne fasse des efforts importants pour renverser la tendance. En 2035, le manque à gagner ferait plus que tripler. Le maintien du statu quo est une stratégie perdante pour le Canada sur ce marché prometteur et lucratif. 

Calculer les avantages du libre-échange avec l’Inde

Pour le Canada, l’expérience des deux dernières décennies en Inde n’est pas nécessairement de bon augure pour l’avenir.

La raison en est que la relation entre le Canada et l’Inde est marquée par un énorme potentiel inexploité. La question clé est de savoir comment la débloquer au mieux.

Les économies canadienne et indienne sont, dans une large mesure, complémentaires. Le Canada a besoin de ce que l’Inde possède, notamment, une population en croissance rapide de consommateurs de classe moyenne et une main-d’œuvre jeune et initiée aux technologies de l’information. De son côté, l’Inde a besoin d’une grande partie de ce que nous avons : énergie, technologie, produits agroalimentaires, engrais, diverses autres ressources naturelles, capitaux d’investissement, ingénierie et savoir-faire commercial.La modélisation économique de Ciuriak Consulting suggère qu’un accord de libre-échange avec l’Inde augmenterait le PIB canadien de 0,16 pour cent par an d’ici 2035, en supposant que l’Inde procède à des réductions tarifaires relativement modestes. Un accord plus ambitieux entraînerait une augmentation annuelle du PIB de 0,25 pour cent. Pour une famille canadienne de quatre personnes, cela représente un gain de 731 $ CA par an. Pour replacer cela dans son contexte, cet accord pourrait donner un coup de pouce économique plus important au Canada que l’Accord de partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) de 2018, un accord qui a permis de renforcer les liens commerciaux avec 10 autres pays de la région Asie-Pacifique.2

Les prévisions sont fondées sur deux modèles possibles d’accord de libre-échange entre le Canada et l’Inde. Le premier est le Partenariat régional économique global (PREG), un accord commercial relativement modeste dirigé par la Chine entre les pays de l’Asie et du Pacifique, auquel l’Inde a jusqu’à présent hésité à se joindre. Le deuxième est l’accord bilatéral plus ambitieux proposé avec le Canada, surnommé l’accord de partenariat économique global (APEG). Les négociations sur cet accord ont débuté en 2010, mais sont restées au point mort par la suite.

Un accord plus ambitieux de type APEG permettrait de faire grimper le commerce bilatéral entre le Canada et l’Inde de 8,8 milliards $ CA par an, soit plus du double de ce qu’il était en 2019.

Quatre grands secteurs d’exportation de biens canadiens sont susceptibles de bénéficier le plus du libre-échange avec l’Inde : les fruits et légumes, les produits chimiques, le caoutchouc et les plastiques, les produits du bois et les minéraux. Le Canada peut également tirer parti de la croissance rapide de la demande de services aux entreprises en Inde.

Les estimations présentées dans ce rapport représentent un point de départ pour ce qui est possible. Le Canada et l’Inde peuvent faire beaucoup mieux.

L’Australie constitue un modèle que le Canada peut imiter. L’Australie semble avoir réalisé des gains importants dans le cadre d’un accord commercial bilatéral signé avec le gouvernement Modi en avril 2022. Selon les représentants australiens, l’accord supprimera les tarifs douaniers sur 85 pour cent des marchandises expédiées en Inde à court terme, puis sur 91 pour cent au cours de la prochaine décennie. L’Australie prend également des mesures importantes pour renforcer ses liens dans d’autres domaines. Le gouvernement australien s’est engagé à investir 280 millions $ (australiens) en Inde, notamment dans les technologies renouvelables, la défense et la coopération spatiale. Il a également créé le Centre for Australia-India Relations, qui a pour mandat de promouvoir le dialogue politique, de développer la culture commerciale australienne, de faire participer les communautés de la diaspora indienne et d’approfondir les liens culturels.

L’Inde a également beaucoup à gagner d’un commerce plus libre. L’abaissement de ses propres tarifs douaniers, historiquement élevés, rendrait l’économie indienne plus dynamique et plus compétitive, ce qui stimulerait la croissance de ses propres exportations. C’est précisément ce qui est arrivé à la Chine après son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce en 2001. La Chine a considérablement abaissé ses tarifs douaniers, et ses exportations ont explosé.

Pourtant, il ne sera pas facile de renforcer les liens avec l’Inde.

Certes, le Canada et l’Inde ont des économies relativement complémentaires. Ils partagent également des liens personnels croissants, renforcés par l’augmentation du nombre d’immigrants indiens et d’étudiants étrangers au Canada au cours des deux dernières décennies. La diaspora indienne au Canada compte désormais 1,6 million de personnes, soit trois pour cent de la population canadienne. L’Inde est à présent la plus grande source d’immigrants admis au Canada, ayant dépassé la Chine en 2017.

Pourtant, l’Inde a toujours été un pays où il est difficile de faire des affaires. Le pays protège jalousement des secteurs sensibles tels que l’agriculture et l’industrie manufacturière. Il ne s’agit pas seulement de tarifs douaniers élevés. Les frontières de l’Inde sont notoirement « épaisses », marquées par une lourdeur bureaucratique, des règlements et d’autres barrières non tarifaires. Et plus encore que le Canada, son marché intérieur est très fragmenté, à tel point que les différents États indiens ressemblent parfois à des pays distincts.

Un accord de libre-échange ne suffira pas à ouvrir par miracle des débouchés pour les entreprises canadiennes. Les décideurs et les entreprises du Canada devront sortir de leur zone de confort lorsqu’il s’agit de l’Inde, et travailler fort pour tirer pleinement parti des liens économiques plus étroits et des possibilités d’ouverture des marchés. Cela signifie qu’il faudra risquer des capitaux, investir dans les talents locaux, accroître le soutien à la facilitation du commerce, et plus encore.

Plusieurs entreprises canadiennes sont déjà bien établies en Inde, témoignant ainsi que c’est possible.

L’Inde offre des possibilités, mais il y a aussi urgence. Les pairs du Canada, notamment le Royaume-Uni et l’Australie, prennent des mesures énergiques pour s’assurer un avantage commercial. Le Canada a l’occasion de se joindre à eux en concluant un accord commercial qui, s’il est bien fait, pourrait rapporter des dividendes économiques pendant des décennies.

Recommendations

Le gouvernement du Canada a reconnu l’importance de formuler une stratégie visant à approfondir son engagement envers la région Indo-Pacifique. De même, le Canada doit élaborer une stratégie globale à l’égard de l’Inde. L’Inde est la clé du succès dans la région en raison de sa grande taille, de sa croissance économique rapide et de son vaste potentiel inexploité.

  1. Le gouvernement fédéral devrait conclure un accord global de libre-échange et d’investissement. Un accord des « premiers progrès » avec l’Inde sera une première étape importante dans l’amélioration des relations, mais le Canada ne devrait pas s’arrêter là. Un accord global sur le commerce et l’investissement qui permet de réduire les tarifs et autres barrières, d’accroître la mobilité de la main-d’œuvre et d’améliorer la confiance des investisseurs apporterait des gains économiques importants aux deux pays.
  2. Investir dans la relation avec l’Inde. Pour démontrer l’engagement du Canada à resserrer les liens, les ministres fédéraux devraient s’engager à visiter fréquemment l’Inde. Idéalement, ces visites et missions commerciales seraient coordonnées avec les représentants des provinces, des territoires et des municipalités, ainsi qu’avec les organisations commerciales canadiennes. De plus, le Canada devrait s’assurer qu’il dispose de talents sur le terrain, y compris au niveau des États, des territoires et des municipalités, pour soutenir cette relation en pleine expansion. Le gouvernement devrait travailler en étroite collaboration avec les groupes d’affaires et les entreprises qui sont en mesure d’aider à ouvrir des portes en Inde. Il devrait également recueillir et partager des données sur les débouchés les plus prometteurs pour les biens et services canadiens.
  3. Les entreprises doivent élaborer leurs propres stratégies à l’égard de l’Inde. Tout comme elles l’ont fait avec la Chine il y a 20 ans, les entreprises canadiennes doivent réfléchir sérieusement à la place de l’Inde dans leurs plans d’avenir. L’Inde est en passe de devenir la troisième économie mondiale. Toute entreprise ayant des ambitions mondiales devrait avoir une stratégie pour saisir les occasions potentielles en Inde et suivre le rythme de ses concurrents. Cela pourrait comprendre l’établissement d’une présence en Inde afin de mieux comprendre les défis et les possibilités du marché indien, complexe et diversifié.

Les réussites canadiennes

Plus de 600 entreprises et organisations canadiennes ont établi une présence en Inde. Des centaines d’autres recherchent activement des occasions d’affaires dans ce pays. Exemples :

Investissements RPC

Le gestionnaire d’investissement mondial du Régime de pensions du Canada a ouvert son premier bureau indien à Mumbai en 2015. Investissements RPC comptent maintenant plus de 70 employés dans le pays, qui aident à gérer un portefeuille de 18,5 milliards $ CA d’actions immobilières, d’infrastructures, d’actions publiques et privées, ainsi que de fonds, de co-investissements et de crédits. Ces investissements représentent 3,4 % de l’actif total du fonds (au 31 mars 2022).

Parmi ses principaux actifs en Inde :

  • Investissement combiné de 668 millions $US pour une participation d’environ 20 pour cent dans ReNew Power Ventures Pvt. Ltd., l’une des principales sociétés d’énergie propre de l’Inde avec une capacité d’environ 10,3 gigawatts diversifiée entre les actifs de production d’énergie éolienne, solaire à grande échelle et solaire de toiture.
  • En mai 2018, L&T Infrastructure Development Projects Limited (IDPL) a lancé la première fiducie privée d’investissement dans les infrastructures en Inde – IndInfravit Trust, avec un portefeuille initial de cinq routes à péage en exploitation qui s’est agrandi au fil du temps. Investissements RPC détient désormais une participation de 43,8 pour cent.
  • Acquisition de 25 pour cent des parts de National Highways Infra Trust, une fiducie d’investissement en infrastructure parrainée par le National Highways Authority of India (NHAI), pour 15 029 millions INR (257 millions $ CA). La fiducie acquiert des routes à péage en friche auprès de la NHAI, l’agence gouvernementale responsable du développement, de l’entretien et de la gestion des routes nationales.
  • Investissements RPC a investi pour la première fois dans Kotak Mahindra Bank Ltd. en 2013 et a ensuite renforcé sa position par une série d’achats d’actions. Kotak est une importante société de portefeuille bancaire du secteur privé, avec des secteurs d’activité supplémentaires dans l’assurance vie, le courtage et la gestion d’actifs. À ce jour, Investissements RPC a investi 1,4 milliard $ CA, ce qui représente une participation de 4,3 pour cent dans l’entreprise.
  • Création de deux coentreprises avec Phoenix Mills. La première – dans laquelle Investissements RPC a investi 16,62 milliards INR (328 millions $ CA) – développe, possède et exploite des projets à usage mixte axés sur le commerce de détail en Inde. La deuxième, dans laquelle Investissements RPC a investi 13,5 milliards INR (231 millions $ CA), vise à développer un actif à usage mixte de bureaux à Mumbai.
  • En 2021, a investi 800 millions $ US dans Flipkart Group, l’une des principales entreprises de commerce numérique en Inde. Flipkart a permis à des millions de consommateurs, de vendeurs, de commerçants et de petites entreprises de participer à la révolution du commerce électronique en Inde.

Canpotex

La société de commercialisation de la potasse, basée à Saskatoon, exporte de la potasse de la Saskatchewan en Inde depuis un demi-siècle. Au cours de cette période, Canpotex – propriété des producteurs Nutrien et Mosaic – a vendu 25 millions de tonnes d’engrais en Inde.

La potasse est une importation vitale pour l’Inde, notamment parce que les agriculteurs cherchent à produire des cultures de meilleure qualité et des rendements plus importants à partir de terres arables limitées. Depuis 2016, Canpotex a investi 10 millions $ US dans des programmes d’éducation pour aider les agriculteurs indiens à améliorer la santé en appliquant un mélange équilibré de potasse, d’azote et de phosphate sur leurs champs.

Université Memorial

Basée à St. John’s, l’Université Memorial se trouve à plus de 10 000 kilomètres de Mumbai et d’autres grandes villes indiennes, et pourtant elle est devenue l’université de choix pour des centaines d’étudiants indiens de premier et deuxième cycles. Quelque 544 étudiants indiens étaient inscrits à l’Université Memorial en septembre 2021, soit une augmentation de près de 200 pour cent par rapport à 2016.

L’Université Memorial attribue cet essor à un processus d’admission spécial pour les élèves indiens du secondaire, ainsi qu’à des journées portes ouvertes virtuelles, des voyages de recrutement en Inde et des liens académiques croissants avec près d’une douzaine d’universités indiennes. Plusieurs membres du corps enseignant de l’Université Memorial sont actifs au sein de l’Institut indo-canadien Shastri, une organisation binationale qui encourage les échanges universitaires et les partenariats de recherche entre les deux pays.

Teck Resources Ltd.

L’Inde est devenue un des principaux marchés pour le charbon métallurgique canadien, car elle continue d’accroître sa capacité de production d’acier et prévoit de doubler sa production pour atteindre 240 millions de tonnes d’ici 2030. La croissance de la capacité de production d’acier s’accompagne d’une augmentation des importations de charbon métallurgique, car la production nationale de l’Inde est limitée et il est avantageux pour l’Inde de diversifier ses importations. 

Pour aider à répondre à cette demande croissante, la société Teck, dont le siège est à Vancouver, exporte maintenant entre 10 et 15 pour cent de sa production en Inde, ce qui représente entre deux millions et demi et quatre millions de tonnes de charbon métallurgique par an.  Une équipe interne spécialisée, de concert avec une équipe sur le terrain, supervise les ventes de Teck en Inde.

Teck a également un partenariat bien établi avec l’UNICEF pour soutenir le développement communautaire en Inde, y compris les soutiens COVID vitaux en 2021, et un programme Zinc & Santé qui existe depuis dix ans. Le programme Zinc & Santé a permis de toucher 23,6 millions d’enfants de moins de cinq ans grâce à des campagnes de sensibilisation intégrées, de former 29 200 agents de santé féminins à la prévention et à la gestion de la diarrhée, d’établir plus de 140 000 coins SRO (sels de réhydratation orale) – zinc pour améliorer l’accès équitable aux SRO et au zinc, et d’orienter 2,67 millions de personnes sur les pratiques quotidiennes de prévention de la diarrhée.

Endnotes

  1. Le Canada a investi 2,5 milliards $ CA en Inde en 2019, ce qui représente environ 1,2 % des IDE entrants de l’Inde ; les investissements de l’Inde au Canada ont été de 971 millions $ CA, ce qui représente environ 0,1 % des stocks d’investissements directs entrants du Canada. (Sources : Statistique Canada, 36-10-0008-01 ; et pour les actions, estimations de la CNUCED ; détails dans Transnational Corporations, vol. 26(1), pages 109-146.)
  2. Selon les estimations de Ciuriak Consulting, le PTPGP permettrait de générer des gains annuels de 0,082 pour cent du PIB, soit un peu mieux que les gains de 0,068 pour cent d’un accord de libre-échange ambitieux avec l’Inde. Mais comme l’Inde a des tarifs douaniers beaucoup plus élevés que la plupart des autres pays de la région, les exportateurs canadiens sont en mesure de générer des prix considérablement plus élevés pour les produits qu’ils vendent en Inde. L’effet prix qui en résulte fait pencher la balance économique en faveur d’un accord avec l’Inde, par rapport au PTPGP.(Sources : Ciuriak, Dan, Jingliang Xiao et Ali Dadkhah. 2017. « Quantifying the Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership, » East Asian Economic Review 21(4), décembre : 343-386. http://dx.doi.org/10.11644/KIEP.EAER.2017.21.4.334. Et Ciuriak, Dan, Lucy Ciuriak, Ali Dadkhah, Yingkang Lyu