Tel que publié sur LinkedIn par Charles Brindamour

Les changements climatiques sont souvent perçus comme un enjeu strictement environnemental, mais ils touchent également l’économie. J’ai créé mon profil sur LinkedIn il y a peu de temps et selon moi, je me devais d’aborder un sujet qui me touche autant sur les plans personnel que professionnel.

Les coûts des changements climatiques sont réels

Nous voyons actuellement l’impact humain des inondations au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. Bien qu’il soit trop tôt pour en déterminer les coûts, nous avons plusieurs autres exemples. En 2013, les inondations à Calgary et dans le sud de l’Alberta ont réduit le PIB de la région de 752 millions de dollars et les revenus moyens des ménages après impôt de 320 millions de dollars. Environ 5,1 millions d’heures de travail ont été perdues, ce qui représente une perte de production de 485 millions de dollars par le secteur privé. Une compagnie de chemin de fer a perdu 25 millions de dollars de revenu en raison d’une panne de son réseau. Et les entreprises qui comptaient sur ces chemins de fer pour mettre en marché leurs produits n’ont pu le faire. Les conditions climatiques extrêmes se traduisent par des pertes réelles et des coûts qui ne peuvent être ignorés. Les investissements que nous faisons pour améliorer la résilience climatique de nos infrastructures nous permettent de mieux protéger la nature, les citoyens et notre économie.

L’accent sur les solutions

La prospérité économique à long terme du Canada est étroitement liée à l’état de nos infrastructures publiques qui soutiennent le commerce, la compétitivité et la productivité. Dans le Global Competitiveness Report publié par le Forum économique mondial l’année dernière, le Canada a reculé de 12 points dans le classement mondial dans la catégorie infrastructure, passant de la 13e à la 25e position. Malgré la récente augmentation des investissements en infrastructures, les besoins dépassent toujours les sommes disponibles. Pendant que nous cherchons des solutions pour réduire ce déficit, il faut absolument tenir compte des changements climatiques dans la planification des travaux d’infrastructure si nous voulons que les routes, les ponts et les systèmes souterrains résistent aux conditions climatiques extrêmes. Sinon, nos communautés deviendront vulnérables.

Les investissements que nous faisons pour améliorer la résilience climatique de nos infrastructures nous permettent de mieux protéger la nature, les citoyens et notre économie.

La situation ailleurs dans le monde

Un rapport publié l’année dernière par le Bureau d’assurance du Canada et nos partenaires du Centre Intact d’adaptation au climat montre comment les risques d’inondation dans les régions côtières et intérieures peuvent être réduits en conservant et en restaurant les infrastructures naturelles, comme les terres humides et les marais côtiers.

Dans le sud de l’Ontario, la présence des terres humides en milieu naturel dans le cadre d’un projet pilote a permis de réduire le coût des dommages causés par les inondations de 3,5 millions de dollars (ou de 29 %) dans un milieu rural et de 51,1 millions de dollars (ou de 38 %) dans un milieu urbain dans le cadre d’un autre projet pilote. Au Manitoba, les gains réalisés grâce à des marais restaurés et artificiels ont été évalués à 3,7 millions de dollars (réduction des inondations, amélioration de la qualité de l’eau, séquestration du carbone et autres avantages connexes). On a réussi à prouver que les infrastructures naturelles permettent de réduire considérablement les pertes financières attribuables aux inondations.

Il faut passer à l’action

Au cours des prochaines années, on s’attend à une augmentation des catastrophes naturelles liées aux changements climatiques et des pertes économiques qui y sont associées. Une planification attentive et réfléchie par les décideurs au sein des entreprises, des gouvernements ou d’autres institutions importantes peuvent aider les Canadiens à affronter les coûts humains et économiques.