La semaine dernière, j’ai assisté à une réunion du Conseil canadien des affaires, dont les membres sont à la tête de grandes entreprises canadiennes. Ces 150 entreprises emploient environ 2 millions de Canadiens et Canadiennes et comme équipe à Air Canada, elles sont toutes déterminées à soutenir de bons emplois, des collectivités fortes et une meilleure qualité de vie pour les Canadiens – en fait, une prospérité accrue.

Plusieurs membres du Conseil canadien des affaires se sont dits frustrés par la compétitivité du Canada. Et je suis d’accord avec eux. En ce qui a trait à l’aide que le Canada apporte aux entreprises pour augmenter et maintenir leur compétitivité sur la scène mondiale, je lui donnerais 5 sur 10. Nous sommes freinés par de nombreux obstacles et fardeaux réglementaires qui entravent fortement les investissements des entreprises, le commerce, la croissance intérieure et internationale, et la création d’emplois. Dans de nombreux secteurs à l’heure actuelle, notre pays n’est pas organisé pour favoriser le développement international de compétiteurs, et cette situation est intenable.

“Nous avons besoin d’un grand panneau publicitaire et d’une stratégie de communication pour dire que le Canada est ouvert au monde des affaires, que le Canada aime le commerce, que le Canada veut développer les meilleurs talents dans le monde.”

Comment pouvons-nous corriger cet état de fait en tant que pays?

  • Nous devons respecter les entreprises (autant les grandes que les PME), et le puissant moteur de prospérité que représente le secteur privé.
  • Nous devons construire des pipelines. Ces derniers stimulent notre économie – nous devons trouver des solutions une fois pour toutes. Dans l’Ouest comme dans l’Est.
  • Nous avons besoin d’un régime fiscal concurrentiel pour tous, qui encourage l’investissement. Si les entreprises canadiennes n’investissent pas, pourquoi les entreprises étrangères le feraient-elles?
  • Nous devons nous attaquer à la suppression des barrières au commerce interprovincial – plutôt que de saisir dans un coffre de voiture le vin ou la bière achetés dans une autre province; nous avons besoin d’un accord de libre-échange au Canada.
  • Nous devons simplifier ou éliminer les règles fédérales, provinciales et municipales qui se recoupent.
  • Nous devons encourager l’investissement national dans une infrastructure qui accélère vraiment la croissance – oui, des pipelines, mais aussi des routes, des voies ferrées, des aéroports et des réseaux électriques.
  • Nous avons besoin d’une stratégie de développement des compétences et de rétention des immigrants qualifiés au Canada.
  • Nous devons trouver un équilibre entre, d’une part, la réglementation en matière de protection du consommateur, qui est bien intentionnée, paraît bien sur papier (et, avec une pointe de cynisme, peut aider à gagner des votes aux élections) et, d’autre part, les dommages que cette réglementation peut causer dans un environnement surréglementé où les coûts, les charges, les taxes et les barrières sont déjà élevés.
  • Nous avons besoin d’organismes gouvernementaux qui investissent le temps nécessaire pour comprendre beaucoup mieux le commerce et qui n’entravent pas la croissance des entreprises canadiennes.
  • Lorsque les entreprises veulent investir, prendre des risques, prendre de l’expansion ou devenir des champions mondiaux, nous devons leur dérouler le tapis rouge, et non pas les empêtrer dans la bureaucratie, la paperasserie.
  • Et nous devons faire tout cela avec un sentiment d’urgence, une motivation. Nos gouvernants sont capables d’unir leurs efforts quand ils veulent vraiment faire avancer les choses.

Nous avons besoin d’un grand panneau publicitaire et d’une stratégie de communication pour dire que le Canada est ouvert au monde des affaires, que le Canada aime le commerce, que le Canada veut développer les meilleurs talents dans le monde… que le Canada admire et appuie les champions mondiaux. Dans de nombreux secteurs et pas seulement la saveur du jour.

Allocution au Cercle canadien de Montréal, le 4 fevriér 2019