Un échange d’information accru est essentiel à la sécurité économique du Canada
Dans une lettre adressée au très hon. Jean Trudeau, c.p., député, premier ministre du Canada, Goldy Hyder demande un amendement à la loi sur le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) afin de mieux protéger la sécurité économique du Canada.
Monsieur le Premier Ministre,
Récemment, la vice-première ministre du Canada a fait remarquer que la sécurité de notre pays « est bâtie sur notre sécurité économique et, si notre sécurité économique est menacée, c’est toute notre sécurité qui est menacée ». Les membres du Conseil canadien des affaires sont tout à fait d’accord. En effet, nous avons été encouragés lorsque votre gouvernement a demandé au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), plus tôt cette année, de sensibiliser « les organisations travaillant dans des domaines sensibles […] aux menaces actuelles et nouvelles pour la sécurité économique ».
Les menaces à la sécurité économique du Canada apparaissent de manière inattendue et évoluent de manière imprévisible. Ainsi, l’échange de renseignements entre les organisations des secteurs public et privé est essentiel. Lorsque les chefs d’entreprise ont accès en temps voulu aux renseignements sur les menaces, ils peuvent prendre les mesures appropriées pour protéger leurs employés, leurs clients et tous les Canadiens.
Pour ce faire, nous vous exhortons à donner au SCRS le pouvoir de partager de façon proactive les renseignements sur les menaces avec les entreprises qui sont ciblées par des acteurs hostiles.
En 2019, le Parlement a autorisé le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) à partager de manière proactive les renseignements sur les menaces avec des parties prenantes extérieures au gouvernement. À plusieurs reprises, cela a permis à des entreprises de secteurs stratégiquement importants d’atténuer les risques et de renforcer leur résilience face aux cyberattaques.
En fait, nous demandons que le SCRS se voie conférer les mêmes pouvoirs que ceux accordés auparavant au CST par le Parlement. Selon nous, il s’agirait d’une mesure proportionnée à un environnement de menace qui se dégrade. Cette mesure contribuerait à assurer la sécurité des Canadiens, à protéger notre sécurité économique nationale et à préserver la capacité des entreprises canadiennes à servir leurs clients nationaux et internationaux.
Monsieur le Premier Ministre, les alliés les plus proches du Canada reconnaissent la valeur de l’échange de renseignements entre les secteurs public et privé. Le Groupe des cinq a donné à leurs agences de sécurité les moyens de travailler en étroite collaboration avec les parties prenantes du secteur privé. Nous constatons que les entreprises canadiennes qui exercent leurs activités dans ces pays ont souvent un meilleur accès aux renseignements sur les menaces de la part des gouvernements alliés que de leur propre gouvernement.
Habiliter le SCRS à échanger des informations sur les menaces dans des circonstances prescrites pour protéger la sécurité économique du Canada ne nécessiterait qu’une modification simple et directe de la loi habilitante du SCRS – une modification qui pourrait facilement faire partie du budget 2023.
Nous tenons à vous remercier d’avance de l’attention que vous porterez à cette question importante.
Sincèrement,
Goldy Hyder