Publiée dans LinkedIn (We’re beating back COVID.  It’s time to focus on our future.)

L’été de 2020 aura été une période marquée par la peur et l’incertitude inspirée par la pandémie; l’été de 2021 incarne quant à lui, pour bon nombre de Canadiens, l’espoir et l’optimisme.

Il y a de cela un an, rares étaient ceux qui croyaient que les premiers vaccins contre la COVID-19 allaient faire leur arrivée au Canada d’ici la fin de l’année 2020. Toutefois, grâce à un niveau remarquable de collaboration entre les gouvernements, les entreprises, les scientifiques et les travailleurs de la santé, des vaccins sûrs et efficaces ont été mis au point, homologués et livrés en un temps record. En outre, grâce à la volonté des Canadiens de retrousser leurs manches, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l’immunité collective contre le coronavirus.

La réussite de la campagne de vaccination, et la baisse connexe des nouveaux cas d’infection à la COVID-19 au Canada nous permettent de faire ce que nous n’avons pas assez fait dernièrement : planifier l’avenir.

Au fur et à mesure que les restrictions s’assouplissent d’un bout à l’autre du pays, tous les Canadiens peuvent désormais voir plus loin que leur avenir immédiat. Nous pouvons commencer à organiser des rencontres avec nos amis et nos proches. Les élèves peuvent commencer à se réjouir de leur retour en classe. Nous pouvons commencer à planifier des voyages partout au pays ou au-delà de nos frontières.

Dans le même esprit, les décideurs doivent se concentrer sur l’avenir économique à long terme du Canada.

Nous pouvons nous attendre à ce que le produit intérieur brut (PIB) canadien connaisse une hausse à court terme, au fur et à mesure que la pandémie s’essouffle. Cette hausse sera propulsée par les mesures de stimulation extraordinaires que le gouvernement fédéral a injectées dans l’économie au cours des 16 derniers mois, par la demande comprimée de biens de consommation et par les économies accumulées par bon nombre pendant la pandémie.

Mais, une fois cette poussée d’énergie passée, qu’est-ce qui nous attend? Le budget fédéral présenté cette année prévoit un retour à une croissance du PIB de deux pour cent d’ici 2023. Certains économistes, qui la surnomment le piège du deux pour cent (disponible en anglais seulement), avertissent qu’elle peut mener à une stagnation de l’emploi, des salaires et des niveaux de vie. Nous demeurons aux prises avec les mêmes difficultés économiques que celles qui nous retenaient avant la pandémie : le vieillissement de la population active, une économie qui importe davantage de biens et services qu’elle n’en produit et un contexte d’investissement des entreprises qui traîne de la patte par rapport aux autres économies avancées importantes. En fait, ces difficultés sont maintenant plus importantes, à la lumière de l’augmentation considérable de la dette et du déficit publics.

Ce sont là de graves problèmes, qui nous demanderont d’adopter une stratégie économique intelligente, complète et, par-dessus tout, ambitieuse, pour les surmonter.

D’autres pays ont reconnu qu’ils devaient mettre en place un plan économique à long terme et ont exposé leurs visions au cours des derniers mois. Le plan de croissance (disponible en anglais seulement) du gouvernement britannique concentre la relance économique sur trois piliers clés : l’infrastructure, les compétences et l’innovation. Le programme « Rebâtir en mieux » lancé par le président américain Joe Biden comprend un engagement à forger (traduction) « une stratégie industrielle américaine pour le XXIe siècle ». L’Allemagne s’est dotée d’un plan de relance et de résilience (disponible en anglais seulement), le Japon, d’une stratégie pour une croissance verte (disponible en anglais seulement).

De quelle façon le Canada peut-il saisir cette occasion afin d’élaborer une stratégie à long terme, durable et inclusive pour assurer sa croissance économique?

Nous pourrions, en guise de point de départ, nous souvenir de l’une des principales leçons apprises de la pandémie : nous sommes beaucoup plus forts quand nous collaborons à l’atteinte d’objectifs communs. Les gouvernements, les employeurs, les organisations syndicales, les groupes d’organismes à but non lucratif et un vaste éventail d’autres intérêts ont travaillé de concert pendant la crise sanitaire afin de soutenir les collectivités et les personnes durement touchées. Nous devons exploiter un esprit semblable de partenariat pendant que nous rebâtissons.

La bonne nouvelle, c’est que nous savons déjà en grande partie ce qu’il faut faire. Il y a six mois, le Conseil sur la stratégie industrielle du gouvernement fédéral a présenté un plan comprenant une série de recommandations en vue de « redémarrer, relancer, repenser la prospérité de tous les Canadiens ».

Ici, au Conseil canadien des affaires, nous avons esquissé notre propre feuille de route dans deux rapports présentés récemment : Propulser une reprise vigoureuse et Croissance écologique 3.0 (disponible en anglais seulement). Nous croyons que les Canadiens ont besoin d’une stratégie de croissance ciblée, délibérée et durable, et qu’ils la méritent. Cette stratégie repose sur quatre piliers principaux :

  • Les gens – cultiver et améliorer le capital humain du Canada en garantissant de bons emplois à tous ceux qui en veulent.
  • Les capitaux – bâtir une économie plus résilience en attirant l’investissement, en soutenant les nouvelles entreprises et en créant un milieu qui encourage la croissance d’entreprises établies.
  • Les idées – se faire le champion de la recherche et du savoir-faire faits au Canada et les exploiter.
  • La durabilité – nouer un partenariat étroit entre les secteurs public et privé afin de garantir que le Canada respecte ses engagements climatiques ou va au-delà de ceux-ci.

Nous ne prétendons pas avoir toutes les réponses; c’est pourquoi nous travaillons activement avec d’autres en vue d’en arriver à un consensus sur la voie à suivre.

Si des élections fédérales sont déclenchées plus tard au cours de l’été, comme bon nombre d’entre nous s’y attendent, j’espère que tous les partis politiques exposeront clairement leurs stratégies de croissance économique et les placeront en plein cœur de leur programme électoral.

Le temps est venu de parler du genre d’avenir que nous voulons pour notre pays et de la façon dont nous concrétiserons cette vision.

Dans mon prochain article, j’expliquerai davantage les raisons pour lesquelles les gens sont le fondement de la réussite économique de notre pays et ce que nous pouvons faire pour améliorer le capital humain du Canada.