Tel que publié sur LinkedIn

L’arrivée de l’automne est un moment approprié pour redéfinir et rajuster nos priorités à la fois sur le plan individuel et en tant que pays. Les élections fédérales arrivent à un moment charnière où, au-delà des divergences entre les différents partis en lice, nous avons d’importantes questions à traiter à l’échelle nationale.

Comme ils l’ont fait au cours du mois dernier, les chefs des différentes formations politiques feront campagne dans les derniers jours avant l’élection pour convaincre les électeurs qu’ils sont les mieux placés pour diriger notre pays. Malgré leurs différences sur le plan des programmes et des enjeux prioritaires, ils ont tous en commun de devoir relever les mêmes défis : lutter contre la pandémie, gérer notre reprise économique et agir face à la crise climatique. En relevant ces défis, le Canada définira sa feuille de route pour son avenir et sera en mesure de s’imposer comme un leader mondial.

À mon avis, quelle que soit leur couleur politique, les chefs devraient tous concentrer leurs efforts sur la construction d’un avenir où le Canada est l’endroit le plus inclusif au monde, où les secteurs public et privé travaillent de concert, et où nous adoptons une position de leader mondial sur des questions clés comme la création d’une main-d’œuvre prospère et inclusive, la protection de l’environnement et la compétitivité du Canada à l’échelle internationale.

Développer une main-d’œuvre diversifiée, inclusive et prospère

En ce qui concerne les groupes marginalisés au Canada, les disparités économiques auxquelles ils font face depuis longtemps n’ont fait que s’accentuer pendant la pandémie. Les femmes, les groupes racisés, les personnes handicapées et les jeunes travailleurs ont été particulièrement touchés par la pandémie et, comme l’ont affirmé certains chefs, le soutien de ces groupes au-delà de la pandémie a été un point central du programme politique de leur parti.

Ces inégalités, en plus de constituer des questions d’ordre moral, possèdent également une dimension économique. Une main-d’œuvre plus nombreuse et plus inclusive est un moteur essentiel de la productivité. Et, comme nous l’avons souligné dans notre rapport Catalyseur 2030, il nous reste beaucoup à faire pour venir à bout des obstacles auxquels se heurtent les groupes sous-représentés qui cherchent à s’introduire sur le marché du travail ou à y faire avancer leur carrière. En éliminant ces obstacles, le Canada pourrait accroître sa main-d’œuvre d’environ 1,7 million de travailleurs. Il s’agit notamment des femmes, des personnes âgées, des personnes handicapées, des personnes autochtones et racisées et des immigrants, qui fournissent les talents nécessaires à l’expansion de notre main-d’œuvre. Les gouvernements peuvent aider grandement à accroître notre main-d’œuvre en offrant des incitatifs à l’accessibilité et à l’inclusion sur le lieu de travail et en créant des liens entre les organismes d’accréditation professionnelle et le processus d’immigration afin que les nouveaux arrivants au Canada puissent utiliser leurs compétences importantes au profit de la nation.

Celui qui dirigera le pays, quelle que soit l’issue du vote des Canadiens, devra prendre des mesures concrètes pour s’assurer que tous les Canadiens qui veulent travailler peuvent le faire, en ciblant l’éducation axée sur le développement des compétences exigées par les employeurs et en offrant des occasions d’acquérir une expérience pratique et une voie d’accès à l’emploi clairement définie. Il nous faut commencer à bâtir un pays résilient avec des travailleurs qui ont les compétences et la formation nécessaires pour créer des lieux de travail prospères et inclusifs.

Construire un futur durable

Pour que le Canada devienne un leader sur la scène mondiale, nous devons nous assurer de protéger notre environnement et de mettre en place des mesures pour construire un avenir résilient face aux changements climatiques. Il est devenu urgent d’agir contre les changements climatiques. Comme nous l’avons vu avec la lutte contre la COVID-19, la réalisation de nos objectifs climatiques passera nécessairement par une action collective importante et soutenue de tous les gouvernements. Mais d’abord, chacun doit reconnaître que le monde fait face à une menace existentielle et que nous devons prendre des mesures audacieuses dès maintenant.

Bien que le Canada ne soit actuellement pas en voie de réduire suffisamment ses émissions de carbone de façon à atteindre ses objectifs aux termes de l’Accord de Paris d’ici 2030, une stratégie de tarification du carbone qui augmente régulièrement pourrait nous permettre d’abaisser considérablement les émissions et, ce faisant, de respecter les réductions prévues dans l’Accord. Cette stratégie de tarification du carbone devrait être mise en œuvre parallèlement à d’autres mesures, y compris des incitatifs visant à accélérer l’adoption de technologies propres qui permettront aux industries canadiennes de se positionner comme des chefs de file mondiaux en matière d’innovation durable.

Une véritable action sur le climat passera obligatoirement par une coopération entre les secteurs public et privé et des actes concrets de toutes les organisations. Chez Deloitte, nous nous sommes fixé un objectif de zéro émission d’ici 2030 et avons lancé notre initiative ClimatMondial. Nous reconnaissons que le véritable changement doit commencer de l’intérieur et que Deloitte doit fixer – et respecter – des normes plus élevées pour le Cabinet lui-même, ses collaborateurs et ses clients afin d’élaborer des solutions pour nous aider à réaliser une économie à faible émission de carbone.

Montrer la voie en innovant

L’innovation au sein de l’espace numérique est une des clés de l’avenir de notre nation. Même si le Canada est particulièrement bien placé pour façonner les normes mondiales en matière d’innovation et la gouvernance à cet égard, si nous voulons rattraper l’avance des autres pays du G7, nous devons encourager les investissements dans l’innovation, la propriété intellectuelle et les infrastructures afin de devenir plus concurrentiels, surtout dans les secteurs où le Canada pourrait vraiment dominer sur la scène mondiale.

Pour que le Canada puisse être compétitif à l’échelle mondiale, il faut impérativement investir dans une infrastructure numérique solide et rendre la connectivité plus abordable pour tous – un point qui a été encore davantage mis en lumière par la pandémie. Actuellement, moins de la moitié des Canadiens vivant en zones rurales et des communautés autochtones ont accès à un service Internet rapide et abordable. Les pouvoirs publics et les entreprises doivent trouver des solutions et établir des partenariats afin de créer et de financer une connectivité abordable pour tous. Une augmentation des investissements dans l’infrastructure numérique permettrait au Canada de se doter d’une main-d’œuvre plus inclusive et plus prospère et assurerait aux particuliers et aux entreprises de toutes les régions du pays une position concurrentielle sur le plan numérique.

Il nous faut aussi veiller à ce que les prochaines générations de Canadiens acquièrent les compétences requises pour bâtir l’avenir novateur de notre pays, tant dans le cadre des programmes d’études du système scolaire que par la formation en milieu de travail. Il s’agit notamment de l’acquisition de compétences en matière de données, de codage et d’éthique des technologies.

Nous sommes à un point d’inflexion critique, mais je suis optimiste pour l’avenir de notre pays. C’est pourquoi il est plus important que jamais d’exercer votre droit de vote en tant que citoyen. Ensemble, nous pouvons bâtir un avenir meilleur pour tous les Canadiens.