Lettre à l’honorable Mary Ng, C.P., députée, ministre du Commerce international, de la Promotion des exportations, de la Petite entreprise et du Développement économique, dans le cadre de la contribution du Conseil canadien des affaires aux consultations d’Affaires mondiales Canada sur le Partenariat des Amériques pour la prospérité économique (PAPE).

Objet : Partenariat des Amériques pour la prospérité économique 

Madame la Ministre,

Veuillez accepter la présente lettre à titre de contribution du Conseil canadien des affaires aux consultations ministérielles sur le Partenariat des Amériques pour la prospérité économique (PAPE).

Suite à l’invitation de la Chambre de commerce des États-Unis, j’ai eu le privilège d’assister au Sommet des Amériques à Los Angeles en juin dernier, lorsque le président Biden a annoncé la création du PAPE comme catalyseur de la croissance économique dans l’hémisphère que nous partageons. Contrairement au cadre économique indo-pacifique (IPEF) dirigé par les États-Unis et dévoilé quelques semaines plus tôt, les chefs d’entreprise ont été ravis de voir le Canada figurer parmi les membres fondateurs du PAPE.

Les entreprises canadiennes réalisent des investissements et des transactions considérables dans l’ensemble des Amériques, et pas seulement dans les pays où le Canada bénéficie d’un accès préférentiel aux marchés ou de traités d’investissement. Le renforcement des chaînes d’approvisionnement et de valeur hémisphériques vitales, ainsi que des règles régissant le commerce libre, équitable et ouvert dans la région, bénéficiera grandement à notre sécurité économique nationale et à notre croissance économique. Il est donc dans l’intérêt de notre pays de jouer un rôle de premier plan au sein du PAPE. 

Le Canada peut faire preuve de leadership en veillant à ce que, dans le cadre des négociations en cours du PAPE, les pays membres accordent la priorité à la compétitivité et à la productivité collectives de nos économies respectives. Cela comprend une harmonisation du développement des ressources minérales et énergétiques essentielles présentes dans l’hémisphère, tout en accélérant l’approbation d’infrastructures commerciales intégrées et leur construction, afin de garantir l’accès à ces ressources.

Toute discussion sur l’augmentation de la compétitivité et de la productivité de l’hémisphère doit inclure la mobilité de la main-d’œuvre. Le Canada connaît actuellement une grave pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui pourrait être résolue en partie par un accroissement de l’immigration économique. De nombreux partenaires hémisphériques disposent d’un avantage démographique en termes de populations en âge de travailler. En effet, nombre d’entre eux travaillent pour des entreprises ayant des activités au Canada, certaines y ayant même leur siège. 

En outre, nous pensons que le Canada pourrait faire preuve d’un plus grand leadership au sein du PAPE en encourageant les pays de notre hémisphère qui ne sont pas encore membres à reconsidérer leur participation. À l’heure actuelle, certains marchés clés, tels que le Brésil et l’Argentine, n’ont pas encore signé. Si le Canada parvenait à tirer parti de ses relations bilatérales avec ces deux gouvernements et à les persuader de se joindre au PAPE, il s’agirait là d’une importante contribution importante au groupe. 

Bien que le PAPE ne soit pas un accord commercial au sens traditionnel du terme, il complète néanmoins les accords bilatéraux et multilatéraux que le Canada a conclus dans l’ensemble de l’hémisphère. Parmi ces accords figurent l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), l’Accord de partenariat transpacifique global et progressif (PTPGP), ainsi que nos accords commerciaux bilatéraux avec des partenaires tels que le Chili, le Pérou, le Panama, la Colombie, le Costa Rica et le Honduras.

Bien entendu, l’importance que les chefs d’entreprise accordent au PAPE — et du même coup à l’IPEF — s’explique par le fait que l’économie du Canada est inextricablement liée et interdépendante de celle des États-Unis. Toute initiative prise par les États-Unis pour concevoir ou élaborer de nouvelles normes et règles en matière de commerce et d’investissement a une incidence directe sur les entreprises canadiennes. Si le Canada ne dispose pas d’un siège à la table lorsque les décisions sont prises, nous sommes désavantagés. 

Il est essentiel que le Canada poursuive ses échanges avec les principaux acteurs américains qui pilotent l’approche américaine d’intégration économique dans notre hémisphère. Cet engagement doit s’étendre à ceux qui ne font pas partie de l’administration. À titre d’exemple, les chefs d’entreprise canadiens suivent de près l’évolution de la loi sur le commerce et l’investissement dans les Amériques proposée par le sénateur Bill Cassidy, M.D. (R-LA) et la représentante Maria Elvira Salazar (R-FL). 

À cette fin, nous soutenons l’approche unifiée d’Équipe Canada que vous avez prônée dans ce domaine et d’autres domaines également. En travaillant ensemble, le gouvernement et les entreprises sont en mesure de défendre au mieux les intérêts du Canada sur notre continent et dans le monde entier. Nous profitons également de l’occasion pour souligner les efforts des députés de l’opposition tels que Randy Hoback, de Prince Albert, qui ont travaillé sur ces questions bilatérales et multilatérales importantes pour les Amériques. 

Quant au CCA, ses membres restent fermement déterminés à collaborer avec le gouvernement pour promouvoir les intérêts du Canada partout dans le monde. Si nous pouvons vous aider dans votre travail au sein du PAPE, n’hésitez pas à nous en informer.

Sincèrement,

Goldy Hyder