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Au sujet de Conseil canadien des affaires

Fondé en 1976, le Conseil canadien des affaires est le principal porte-parole de la communauté des affaires du Canada. Il regroupe 150 chefs d’entreprises et entrepreneurs de premier plan œuvrant dans tous les secteurs et toutes les régions du pays.

Les entreprises membres du Conseil emploient quelque 1,4 million de Canadiens et Canadiennes, représentent plus de la moitié de la valeur de la Bourse de Toronto, versent la plus grande part des impôts fédéraux des sociétés et sont les plus grands contributeurs à l’échelle nationale en matière d’exportations, de mécénat d’entreprise et d’investissements du secteur privé en recherche et développement.

Parce qu’ils créent des partenariats dans la chaîne d’approvisionnement, qu’ils signent des contrats de service et offrent des programmes de mentorat, les membres du Conseil soutiennent des centaines de milliers de petites entreprises et de gens d’affaires dans les collectivités de toutes tailles, partout au pays


Message de la présidente


Quand mon père est arrivé au Canada à la fin des années 1950, réfugié de la Hongrie communiste, il n’avait pas beaucoup d’argent en poche. Or, il avait de solides compétences en machinisme et de l’ambition. Seul dans son atelier au sous-sol, il a démarré une usine de mécanique de précision qui, au fil du temps est devenue Linamar Corporation, une entreprise manufacturière diversifiée qui aujour’hui compte 57 usines réparties partout dans le monde et plus de 24 000 employés.

Pour Frank Hasenfratz, et pour tant d’autres personnes qui ont émigré ici pendant la période de l’après-guerre, le Canada était une terre d’avenir. Est-ce encore le cas aujourd’hui?

Sans hésitation, ma réponse est oui. Bien sûr, nous avons nos difficultés – qui n’en a pas. Mais même en tenant compte de toutes les avancées réalisées au cours des cinquante dernières années sur le plan économique à l’échelle planétaire, le Canada demeure un des meilleurs endroits au monde où se lancer et réussir en affaires.

Considérez les faits suivants :

  • Des études internationales classent le Canada comme l’un des pays les mieux gouvernés au monde parce que les institutions du secteur public y sont solides, le système juridique transparent et les taux de violence et de corruption politique faibles. Les Canadiens et Canadiennes tiennent souvent ce genre de choses pour acquises, mais pour les gens d’affaires actuels ou potentiels, un environnement politique stable et la primauté du droit sont d’une importance capitale.
  • Le système d’immigration relativement ouvert du Canada attire une grande variété de travailleurs instruits et qualifiés, sans mentionner les centaines de milliers d’étudiants étrangers qui viennent ici pour fréquenter nos universités, nos écoles polytechniques et nos collèges de calibre mondial. Nos politiques d’immigration constituent une source indispensable d’entrepreneurs ambitieux. L’immigration aide également à combler les lacunes dans la main d’œuvre nationale – un facteur de réussite essentiel pour les entreprises confrontées à des pénuries de travailleurs qualifiés dans les domaines où la demande est forte.
  • Au Canada, les taux d’imposition des sociétés sont plus bas qu’aux ÉtatsUnis et que dans beaucoup d’autres pays. Bien sûr, nous avons connu un recul au niveau provincial ces derniers temps, mais nos gouvernements méritent d’être félicités pour avoir reconnu qu’un régime fiscal compétitif à l’échelle mondiale est essentiel pour attirer et retenir les investissements commerciaux.
  • Selon l’OCDE, le fardeau des charges sociales pour la main-d’œuvre au Canada – la différence entre le coût de la main-d’œuvre d’un employeur et le salaire net de l’employé – est considérablement inférieur à celui de la moyenne des grandes économies mondiales. Et je sais par expérience que le taux d’imputation de ma propre entreprise, y compris les cotisations sociales, l’assurance-maladie et autres avantages sociaux non prévus par la loi, est le plus bas parmi les 11 pays avec lesquels nous faisons affaire.
  • La stratégie commerciale ambitieuse du gouvernement fédéral fera en sorte que les entreprises canadiennes jouiront – si ce n’est déjà le cas – d’un accès privilégié à de nombreux marchés mondiaux, dont les plus importants et les plus dynamiques. De plus grands marchés signifient davantage d’échanges commerciaux, plus de possibilités de croissance pour les entreprises canadiennes et donc une efficacité accrue. C’est pourquoi il est si important de ratifier et de mettre en place l’accord de libre-échange Canada-États-Unis et le Partenariat transpacifique.
  • Le Canada a l’enviable réputation d’être un pays d’innovation, où le secteur public investit beaucoup en recherche et développement. Dans le monde de concurrence et d’interconnectivité dans lequel nous vivons, nous devons absolument garder le cap sur l’innovation. Le fait que le gouvernement fédéral y accorde une priorité renouvelée et la considère comme un facteur de croissance est une bonne chose. Cette année avait lieu également le lancement des Prix du Gouverneur général pour l’innovation. Ces prix permettent de recompenser les personnes qui prennent des risques dans le domaine de l’entrepreneuriat et qui ont trouvé de nouvelles ou de meilleures façons de créer de la valeur et d’améliorer notre qualité de vie.

En tant que chef d’entreprise, je trouve frustrant d’entendre dire que le secteur manufacturier canadien n’est plus compétitif. Chez Linamar, nos usines canadiennes sont les plus productives et les plus rentables du monde. Nous avons accru notre productivité de façon spectaculaire ces cinq dernières années, et nous sommes loin d’être les seuls. Notre engagement en matière d’innovation est largement répandu, comme vous pourrez le constater en lisant les histoires à succès que contient le présent rapport (page 12).

Notre priorité au Conseil pour les cinq prochaines années porte précisément sur l’innovation. Que pouvons-nous faire pour favoriser l’innovation encore plus en matière de développement de processus et de produits, afin que le Canada garde la place prépondérante qu’il occupe sur l’échiquier mondial? L’innovation et l’efficacité sont les pilliers de notre compétitivité : il est impérieux d’investir dans l’une et dans l’autre. Notre objectif devrait être de faire du Canada un centre d’innovation mondial où convergent les meilleurs ingénieurs, technologues et gens de métier qualifiés pour mettre au point des produits exceptionnels, fabriqués en se servant des processus les plus rentables.

Le Canada, une terre d’avenir? Et comment, grâce à sa politique publique intelligente, à sa culture d’entrepreneuriat et à sa main-d’œuvre hautement qualifiée. De concert avec mes collègues du Conseil canadien des affaires, je me réjouis à l’idée de travailler avec d’autres décideurs dans l’ensemble des régions et des secteurs pour bâtir un Canada plus fort et plus prospère.

Linda S. Hasenfratz, présidente


Message du président et chef de la direction


Les actualités au nord du 49e parallèle ne font pas souvent la une du quotidien The New York Times, mais le 1er juillet dernier, il était difficile de manquer le gros titre : « Les réfugiés entendent un mot étranger : bienvenue ». Le reportage et les photos qui accompagnaient la manchette expliquaient qu’au Canada, les lois octroient à ses citoyens un pouvoir et une responsabilité rares : le droit de se réunir en petits groupes et d’aider personnellement une famille de réfugiés à se réinstaller. « Une grande partie du monde réagit à la crise des réfugiés [syriens] … avec hésitation ou hostilité », selon le Times. À l’opposé, « le gouvernement canadien peine à fournir à la demande pour les accueillir ».

Le Canada est-il à ce point différent des autres pays sur le plan de l’ouverture envers les demandeurs d’asile et autres migrants? Après qu’une vidéo montrant le premier ministre Justin Trudeau en train de partager un repas au ramadan avec les membres du caucus musulman soit devenue virale sur Facebook, le site d’actualités numériques Vox a fait l’éloge du Canada comme étant « le pays le moins xénophobe de l’Occident ». L’article juxtaposait l’accueil par le Canada de 25 000 Syriens désespérés et le mouvement violent contre les étrangers qui a aidé à alimenter le vote sur le Brexit contre l’affiliation du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.

Malheureusement, la xénophobie et l’isolationnisme sont à la hausse dans de nombreuses régions du monde. Quelle que soit l’issue des élections présidentielles aux États-Unis cet automne, Donald Trump a manifestement touché la corde sensible de nombreux Américains avec ses promesses d’ériger un mur le long de la frontière mexicaine, d’expulser 11 millions d’étrangers sans papiers et d’interdire aux musulmans d’entrer au pays. Le Forum économique mondial, entre-temps, proclame que les attentats terroristes et une augmentation massive du nombre de réfugiés du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord ont suscité en France et en Allemagne une hausse sans précédent des craintes liées à la migration. Toujours selon le Forum, la montée du sentiment d’hostilité envers les immigrants en Europe pourrait entraîner l’annulation du système privilégié de voyage sans passeport de l’UE.

Les Canadiens et les Canadiennes ne doivent pas trop se targuer de la réputation dont leur pays jouit en matière de tolérance et de diversité multiculturelle. Toutes proportions gardées, aucun pays au monde n’accueille autant d’immigrants provenant de différents endroits que nous. Mais contrairement par exemple à l’Allemagne – qui a accueilli en 2015 près d’un million de demandeurs d’asile, dont la moitié provenant de la Syrie – le Canada est entouré d’océans à l’est, à l’ouest et au nord, et d’un voisin prospère au sud. Le Canada n’a donc pas vraiment à se préoccuper de l’immigration illégale et du contrôle de ses frontières. Non forcés de faire face à d’immenses vagues de migrants non voulus, nos gouvernements peuvent choisir les demandeurs selon des critères tels que leur niveau de scolarité et leur capacité potentielle de contribuer à l’économie.

Or ces seuls facteurs ne suffisent pas à expliquer pourquoi les Canadiens et les Canadiennes ont une attitude si positive envers l’immigration et la diversité. Irene Bloemraad, sociologue à l’Université de Californie à Berkeley, affirme qu’il est frappant qu’un tel pourcentage de Canadiens et de Canadiennes ordinaires perçoivent l’immigration comme un exercice essentiel pour bâtir le pays et comme une caractéristique marquante et positive de leur pays. Presque partout ailleurs au monde, les gens qui se disent des nationalistes et des patriotes purs et durs ont tendance à voir les immigrants d’un mauvais œil. Au Canada, c’est le contraire : les sondages démontrent que ceux et celles qui affichent leur patriotisme haut et fort sont également les plus favorables à l’immigration et au multiculturalisme.

Mme Bloemraad a d’ailleurs inventé l’expression « exceptionnalisme canadien » pour décrire cette façon de penser. Les Canadiens et les Canadiennes ne sont évidemment pas immunisés contre les sentiments hostiles envers les minorités, mais la majorité perçoit l’immigration comme étant bénéfique à notre avenir économique et croit que le rôle principal de la politique d’immigration est d’aider les nouveaux arrivants à se trouver un emploi et à s’intégrer dans la société, plutôt que de leur inculquer des normes et des valeurs culturelles. Peut-être cela explique-t-il pourquoi les politiciens qui cèdent aux craintes fondées sur des différences ethniques et religieuses – comme cela s’est produit lors de la campagne électorale fédérale de 2015 et des élections provinciales de 2014 au Québec – sont en règle générale battus au scrutin. L’intolérance, de plus en plus populaire, peut être une stratégie gagnante dans plusieurs autres pays, mais pour les Canadiens et les Canadiennes, les règles du jeu sont différentes – fort heureusement!

L’honorable John Manley, président et chef de la direction




Revue de l’année


Politique budgétaire et économique

Quand l’économie bat de l’aile, il faut injecter des stimulants budgétaires pour relancer la croissance sans pour autant oublier les conséquences négatives à long terme que représente une dette publique plus élevée. Le Conseil canadien des affaires a exhorté les gouvernements du Canada à mettre l’accent sur la discipline financière et à considérer toute demande de dépense supplémentaire dans une perspective de compétitivité. Dans une lettre de février 2016 adressée au ministre des Finances, le Conseil a proposé au nouveau gouvernement un certain nombre de mesures pour de renforcer la compétitivité du Canada à long terme, notamment :



Commerce et investissement

La dernière année a mis en relief non seulement l’importance du commerce dans l’économie canadienne, mais également les avantages de la diversification sectorielle et géographique du commerce. Bien que la chute mondiale des prix du pétrole ait posé de graves problèmes au secteur de l’énergie du Canada, les exportations ont connu un essor considérable dans d’autres secteurs, notamment la fabrication de pointe, l’agriculture, la foresterie et le secteur automobile. Pendant ce temps, des représentants du Canada et de 11 autres pays bordant le Pacifique ont mené à terme sept ans de négociations sur le Partenariat transpacifique (PTP) – un accord qui, s’il est ratifié, offrira aux exportateurs canadiens de nouvelles possibilités dans un marché de 28 billions de dollars et quelque 800 millions de consommateurs.

Pour le Canada, le PTP constitue une percée importante à plusieurs égards. Pour la première fois, les exportateurs canadiens bénéficieront d’un accès préférentiel à des marchés tels que le Japon, l’Australie, le Vietnam, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande et Singapour. Le PTP s’ajoute à l’Accord de libre-échange nord-américain, qui donne aux exportateurs canadiens un accès préférentiel à des clients aux États-Unis et au Mexique.

En plus d’appuyer la ratification du PTP, le Conseil canadien des affaires continue à plaider pour l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne (UE). À la suite du référendum britannique de juin 2016 en faveur du « Brexit », les dirigeants européens doivent prouver qu’ils ont encore la capacité et la détermination d’aller de l’avant avec un accord international significatif. De pair avec ses homologues de la communauté des affaires européenne, le Conseil compte redoubler ses efforts en faveur de l’instauration de l’AECG aussitôt que possible.

Amérique du Nord

Le Canada et les États-Unis jouissent de la relation commerciale la plus importante et la plus exhaustive au monde, qui permet de soutenir des millions d’emplois dans chaque pays. Avec le Mexique, ils forment une plateforme nord-américaine pour la croissance économique et le développement social. Dans un monde de plus en plus compétitif, ces partenariats deviendront encore plus importants.

Le 29 juin 2016, le premier ministre Justin Trudeau a accueilli le président des États-Unis, Barack Obama, ainsi que le président du Mexique, Enrique Peña Nieto, à Ottawa. C’était la première fois depuis 2007 que le Canada était l’hôte d’un sommet nordaméricain. Le Conseil canadien des affaires a félicité les trois dirigeants pour les efforts qu’ils ont déployés pour implifier le commerce transfrontalier et pour avoir dénoncé les coûts du protectionnisme.

Ces douze derniers mois, le Conseil a accueilli favorablement une collaboration nord-américaine accrue sur plusieurs enjeux importants, notamment :

  • L’énergie. Chaque année, des produits énergétiques d’une valeur de 167 milliards sont échangés entre le Canada, les États-Unis et le Mexique. Grâce au commerce trilatéral de l’énergie, à la surveillance des infrastructures et au partage de données, les trois pays œuvrent à rendre plus forte et plus stable la situation énergétique nord-américaine. Le Conseil demande instamment à tous les partenaires de simplifier leurs processus d’approbation relatifs à l’infrastructure énergétique transfrontalière.
  • Les changements climatiques. Le Canada tire actuellement près de 80 pour cent de son électricité de sources propres, dont l’hydroélectricité, l’énergie nucléaire, l’énergie éolienne et l’énergie solaire. Les États-Unis et le Mexique dépendent davantage de sources d’énergie basées sur le carbone, mais les deux pays se sont engagés à augmenter nettement leur production d’énergie propre d’ici 2025.
  • Les déplacements transfrontaliers. Vers la fin de 2016, le Canada éliminera l’obligation pour les visiteurs mexicains d’obtenir un visa – un irritant majeur pour les relations bilatérales depuis son instauration en 2009. De plus, les citoyens canadiens et américains détenteurs de cartes NEXUS pour voyageurs dignes de confiance pourront demander l’équivalent mexicain pour faciliter leur accès au Mexique.


Énergie et environnement

Les politiques environnementales durables vont de pair avec la prospérité à long terme. Tandis que les prix du pétrole demeurent bas, la demande mondiale en énergie ne cesse d’augmenter. Le Conseil canadien des affaires est fortement déterminé à faire du Canada un chef de file mondial du développement durable, et à prouver qu’une croissance économique saine, un niveau de vie élevé et la protection de l’environnement ne sont pas nécessairement antinomiques.

À cette fin, le Conseil préconise depuis longtemps l’établissement d’une vision commune de l’avenir énergétique du Canada. En 2015, les premiers ministres provinciaux et territoriaux du Canada ont appuyé officiellement la Stratégie canadienne de l’énergie. Maintenant que le gouvernement fédéral y a prêté son appui, la question est de savoir si les provinces sauront mettre de côté leurs intérêts politiques respectifs et leurs forces en matière d’énergie au profit de l’intérêt national pour ce qui est du développement énergétique.

En 2007, le Conseil est devenu la première association d’entreprises au Canada à plaider pour l’établissement d’un tarif du carbone. D’ici 2017, des programmes de tarification du carbone seront en place dans des provinces produisant plus des trois quarts du PIB et des gaz à effet de serre du pays. Le Conseil préférerait certes une approche nationale plus cohérente, mais les entreprises canadiennes sont très désireuses de passer à l’amélioration de l’efficacité énergétique et à l’adoption de technologies favorables à leur rendement économique et environnemental.

Gouvernance d’entreprise et publique

Une bonne conscience sociale, au pays et à l’étranger, y compris le respect des droits de la personne, la bonne gérance de l’environnement et l’investissement dans la collectivité, est essentielle au renforcement de la confiance du public, au recrutement et à la conservation d’employés talentueux et à la réduction des perceptions de risque des investisseurs.

Le Conseil canadien des affaires soutient activement les efforts des autorités en matière de valeurs mobilières en vue de promouvoir une gouvernance saine des entreprises. Lors de la rédaction de la proposition des Autorités canadiennes en valeurs immobilières concernant les dénonciateurs, le Conseil a souligné que la plupart des entreprises cotées en bourse avaient déjà en place des systèmes internes rigoureux de déclaration et de conformité en vue de détecter les problèmes potentiels et d’appliquer des mesures correctives. Le Conseil a également estimé que les employés qui sont au fait des mauvaises pratiques en matière de valeurs mobilières devraient être tenus de signaler le problème à l’interne avant de devenir admissibles à une récompense de dénonciateur. De plus, les employés qui se font complices d’une infraction aux lois sur les valeurs mobilières ne devraient pas être admissibles à une telle récompense.

Tout au long de l’année, le Conseil a continué à suivre et à commenter les nouvelles en matière de lois et de politiques, y compris les initiatives « say on pay », les droits des actionnaires, l’accès par procuration, et les questions de transparence en lien avec les paiements des entreprises à des gouvernements étrangers.

Innovation et compétitivité

Pour réussir dans un marché mondial très compétitif, le Canada a besoin d’un cadre politique économique qui favorise l’entrepreneuriat et l’innovation. L’innovation signifie non seulement la création de nouvelles technologies, mais également l’élaboration de nouveaux processus de transformation, de produits et de partenariats qui ajoutent de la valeur ou rendent possibles de nouveaux modèles d’affaires. La concurrence est un moteur de l’innovation, car elle force les entreprises à adopter des processus de production plus efficaces. Or, pour arriver à se tailler une place sur le marché international, une entreprise doit d’abord faire le poids. C’est pourquoi le Conseil encourage les gouvernements à adopter des politiques qui récompensent les entreprises innovantes ayant la capacité de se développer, de créer des emplois et de devenir des champions mondiaux à partir du Canada.

Les technologies numériques ont apporté d’innombrables avantages aux consommateurs et aux entreprises, mais les exposent également à la cybercriminalité, y compris aux fraudes et au terrorisme en ligne. Au début de l’année 2016, le Conseil et un groupe d’entreprises canadiennes de premier plan ont lancé l’Échange canadien de menaces cybernétiques (ECMC), un organisme indépendant sans but lucratif qui œuvre à protéger la population canadienne en recueillant et en partageant des renseignements exacts et à jour sur les menaces et les vulnérabilités informatiques.



Prix du Gouverneur général pour l’innovation

Un pansement pour brûlures qui tue les bactéries; un projet pour développer des batteries au lithium-ion plus abordables; et des bras robotisés nouvelle génération – voilà trois exemples parmi d’autres projets innovateurs canadiens ayant été reconnus à la première remise des Prix du Gouverneur général pour l’innovation. Présentés par Son Excellence le très honorable David Johnston, les Prix reconnaissent les personnes, les équipes et les organismes dont le travail améliore de manière notable la qualité de vie au Canada.

À titre de partenaire de mise en nomination aux prix, le Conseil a félicité tous les participants pour leur engagement en faveur de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Tom Jenkins, président de l’OpenText Corporation et un des directeurs du Conseil des affaires, copréside les prix aux côtés du Gouverneur général.

« Au nom du Conseil canadien des affaires, je tiens à présenter nos félicitations aux lauréats ainsi qu’au gouverneur général pour nous rappeler une fois de plus que l’esprit d’innovation se porte bien au
Canada. »

L’honorable John Manley, président et chef de la direction


Emplois et compétences

Le Canada a toujours offert à ses citoyens et ses citoyennes l’une des meilleures éducations publiques qui soient, mais dans ce monde en évolution, nous devons viser encore plus haut. Or, des pays autrefois font désormais des investissements. Jusqu’alors inégalés dans l’éducation et la formation. Le bassin international de talents n’a jamais été si grand et il continue de s’agrandir plus rapidement que jamais.

Au cours de la dernière année, le Conseil canadien des affaires a œuvré à promouvoir des politiques et des programmes qui prépareront mieux les jeunes Canadiens et Canadiennes au marché du travail du 21e siècle, tout en aidant les entreprises canadiennes à mettre la main sur les talents et les compétences dont elles auront besoin dans une économie mondiale compétitive. Dans un rapport publié par le Conseil en juin 2016, les économistes Don Drummond et Cliff Halliwell ont fait appel à une plus grande collaboration entre les gouvernements, les entreprises et les educateurs en vue d’offrir à la main-d’œuvre canadienne des renseignements précis et à jour sur les tendances de l’embauche et sur l’état du marché de l’emploi. Pour sa part, le Conseil recommande également de mettre à jour le Programme des travailleurs étrangers temporaires et d’adopter une approche mieux coordonnée de la reconnaissance des diplômes étrangers.

En partenariat avec Aon Hewitt, le Conseil a demandé à 90 des plus grands employeurs du Canada quels étaient leurs besoins actuels et futurs en matière de compétences. L’étude a révélé que les grandes entreprises tentaient de plus en plus de recruter et de former des employés manifestant de bonnes compétences interpersonnelles et étant capables de s’adapter à un milieu de travail et à des conditions de l’industrie en évolution constante.

Table ronde des affaires et de l’enseignement supérieur

Mise sur pied par le Conseil canadien des affaires, la Table ronde des affaires et de l’enseignement supérieur représente un certain nombre d’entreprises et d’établissements d’enseignement postsecondaire parmi les plus grands et les plus d’avant-garde au Canada. Des organismes similaires existent depuis plusieurs décennies au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Australie, mais jusqu’à présent, le Canada n’avait pas de stratégie coordonnée pour renforcer la coopération entre l’éducation supérieure et l’industrie. Composée de chefs de file du secteur privé, d’universités, de collèges et d’écoles polytechniques, la Table ronde œuvre à aider les jeunes Canadiens et Canadiennes à faire la transition des études au marché du travail, et à renforcer la collaboration en matière de recherche entre l’industrie et le milieu académique. Lors d’une réunion tenue au Collège George Brown de Toronto, en avril 2016, les membres de la Table ronde ont convenu d’un programme ambitieux comprenant :

  • un but national en matière d’apprentissage intégré au travail, pour faire en sorte que 100 pour cent des étudiants postsecondaires reçoivent une forme ou une autre d’apprentissage intégré au travail;
  • une campagne nationale de promotion de l’apprentissage intégré au travail;
  • une série de projets pilotes d’apprentissage intégré au travail qui mettent l’accent sur les besoins régionaux et sectoriels en matière de main-d’œuvre.


Bâtir l’avenir


Les innovations canadiennes ont façonné le monde dans lequel nous vivons, du kérosène (1846) à l’insuline (1922) à l’huile de colza (années 1970) au tout premier ordinateur quantique offert sur le marché dans le monde (2011). Aujourd’hui, les entreprises canadiennes continuent d’innover, en trouvant une solution aux problèmes et en s’emparant des débouchés grâce au développement de nouveaux produits, à la conception de processus créatifs et à l’établissement de grands partenariats de recherche. Voici quelques exemples récents d’innovation réalisée par les sociétés membres du Conseil canadien des affaires :


Aux commandes de l’innovation

L’industrie automobile a été source de percées technologiques depuis plus d’un siècle, mais aujourd’hui plus que jamais les fabricants s’efforcent de respecter les cibles en matière d’émissions et d’efficacité énergétique qui sont en augmentation constante. Linamar, grand fournisseur de composants et de systèmes métalliques de précision, participe à la conception, aux essais et au prototypage d’une grande variété de systèmes motopropulseurs de la prochaine génération. En 2003, Linamar a fait l’acquisition du groupe McLaren Engineering sis à Detroit, fondé par la légende de la course automobile Bruce McLaren. Depuis, le groupe McLaren Performance Technologies de Linamar s’est forgé un créneau comme fournisseur de composants complexes et hautement techniques pour les systèmes avancés de transmission intégrale, les unités d’alimentation électrique hybrides et d’autres solutions innovatrices. Selon les représentants de Linamar, « le fait de rationaliser la méthode de fabrication et de l’appliquer à l’élaboration d’un moteur destiné au monde de la course automobile s’est avéré une combinaison gagnante dans cette industrie de pointe ».

Laboratoires d’innovation

Parfois la meilleure façon d’aider les gens à sortir des sentiers battus est de les encourager à quitter le bureau. Et c’est précisément ce que fait un nombre crossant d’entreprises qui dominent le marché au Canada, en mettant sur pied des équipes satellites de recherche et développement, et en les habilitant à étudier de nouveaux modèles de gestion et de nouvelles technologies perturbatrices. Ces soi-disant laboratoires d’innovation permettent aux entreprises d’essayer des idées avant de les intégrer à l’échelle de l’entreprise. Ils peuvent également servir d’incubateurs pour les jeunes entreprises dont les plans d’affaires correspondent à la stratégie de croissance de la société mère. Les entreprises construisent souvent leurs laboratoires de l’autre côté de la rue ou dans le même bâtiment, créant ainsi un écosystème favorable aux remue-méninges, aux essais et à la collaboration. En voici quelques exemples :

Services bancaires en voie de changement

Ouvert en 2014 par le Groupe Banque TD, le laboratoire TD est un « espace d’innovation permettant l’étude des technologies émergentes et des expériences légendaires des clients ». Il y arrive en défiant les employés de percevoir différemment les besoins de leurs clients et les façons dont la technologie numérique peut mieux leur servir. Jusqu’à maintenant, la banque a recueilli près de 10 000 idées, élaboré 25 validations de principe et prototypes et travaillé avec plus de 50 jeunes entreprises. Une solution a déjà été mise à l’essai, notamment une application de téléphone intelligent appelée « Family Allowance », destinée à montrer aux enfants comment épargner de l’argent et établir leur budget.


Moment crucial

d { }, qui se prononce « espace d », est un laboratoire de prototypage de logiciels et de matériel créé par Deloitte au sein du centre d’innovation Communitech à Kitchener-Waterloo, en Ontario. Il a pour mission de donner vie à de nouvelles idées et solutions techniques qui permettront de résoudre des problèmes de gestion complexes et de trouver de nouveaux débouchés technologiques, et qui permettront à Deloitte de mieux servir ses clients canadiens et internationaux. À cette fin, les concepteurs et développeurs qui travaillent à d { } tirent profit d’une vaste gamme de nouvelles technologies comme l’impression 3D, la technologie prêt-à-porter, l’authentification biométrique, et l’Internet des objets.


Assurer la réussite

Le REDLab de la Financière Manuvie est axé sur l’invention et l’essai de nouvelles solutions de services financiers et une culture qui favorise l’innovation au sein de la société mère. Manuvie a recruté les premiers employés du laboratoire exclusivement à l’extérieur de la société, afin que le personnel de RED puisse aborder chaque question selon une nouvelle perspective. « De façon littérale, RED signifie “Recherche, Exploration et Développement, affirme Rocky Jain, le directeur du laboratoire. Symboliquement, la couleur rouge, qui est à l’opposé du vert sur la roue des couleurs, représente une façon de penser entièrement différente chez Manuvie. »


À surveiller

Le centre d’innovation d’entreprise de la CIBC, situé dans la grappe Technologie financière (FinTech) du District de la découverte MaRS de Toronto, a déjà fait sa marque en développant la première application de la société pour Apple Watch. Une collaboration étroite entre les équipes de gestion et de technologie a permis au projet de passer rapidement de l’idée au prototype puis à la mise en œuvre. La CIBC était le partenaire fondateur de la grappe MaRS FinTech, qui vise à relier les acteurs des services financiers reconnus de la ville aux jeunes entreprises développant la technologie de la prochaine génération sur les nouveaux modes de paiement, les transactions poste à poste, les autres solutions de prêts et les crypto-devises.


Passage au numérique

Le secteur du commerce de détail a changé radicalement depuis le début de l’ère Internet, mais des changements encore plus importants sont prévus. Au Canada, les principaux marchandiseurs tels que Canadian Tire font le passage au numérique et reconçoivent leur façon de faire des affaires à partir de zéro. En mai 2015, le détaillant bien connu a ouvert les portes de son tout nouveau centre d’innovation, le Digital Garage (garage numérique) de 3 200 pieds carrés (975 mètres carrés), au centre-ville de Kitchener, en Ontario. L’établissement, avec le Cloud Nine Digital Innovation Centre de Canadian Tire à Winnipeg et des groupes similaires à Toronto, Calgary et Montréal, est prêt à concevoir de nouvelles technologies en magasin et en ligne qui améliorent l’efficacité et favorisent la satisfaction de la clientèle. La stratégie d’innovation de trois ans de la société comprend des changements apportés au marketing, à la logistique interne, au contrôle de la chaîne d’approvisionnement, au stockage de données infonuagiques et aux plateformes de commerce électronique.


Secrets souterrains

Deux kilomètres en dessous de Sudbury, en Ontario, une équipe de physiciens de calibre mondial contribue à dévoiler les secrets de l’univers. SNOLAB, le deuxième centre de recherche souterrain le plus profond au monde, mène ses activités dans la mine de nickel Creighton en exploitation de Vale Canada. En raison de sa profondeur, le centre bénéficie de niveaux de poussière, rayons cosmiques et rayonnement de fond très bas – des conditions qui en font un lieu idéal pour la recherche axée sur la physique sous-atomique. (SNOLAB signifie Sudbury Neutrino Observatory Laboratory.) En 2015, l’Académie royale des sciences de Suède a décerné au scientifique de l’Université Queen’s, Arthur McDonald, Ph. D. le prix Nobel en physique pour sa recherche sur les neutrinos chez SNOLAB.


Sauver des vies

Les simulateurs de patients humains sont couramment utilisés dans les études de médecine, mais jusqu’à tout récemment, il y avait une lacune dans le marché – une lacune de la taille de la moitié de la population mondiale. Outre les modèles spécifiques conçus pour les simulations de grossesse et d’accouchement, tous les simulateurs de patients les plus avancés et réalistes se fondent sur le corps humain masculin et intègrent des caractéristiques comme le rythme cardiaque, la pression sanguine et la capacité pulmonaire d’un homme moyen. Reconnaissant la nécessité de former des médecins, des infirmières et des premiers intervenants sur la physiologie féminine, CAE a inauguré récemment Athena, le simulateur de patiente féminine le plus avancé et exact sur le plan de l’anatomie au monde. Athena intègre la technologie de pointe qui reproduit avec précision les diverses conditions médicales et répond automatiquement aux interventions cliniques – en élevant l’apprentissage par l’expérience à un niveau de réalisme sans précédent.


Lourdes charges, grands progrès

Une nouvelle suite logicielle révolutionnaire mise au point par PCL Constructors Ltd. en collaboration avec des universitaires de l’Université de l’Alberta rapporte des dividendes très considérables dans le cadre de grands projets d’infrastructure. Par le passé, cela prenait habituellement plus d’une semaine à une équipe d’ingénieurs pour effectuer tous les calculs requis pour concevoir un plan sécuritaire et efficace pour lever de lourds modules et pièces d’équipement sur les sites de grands projets de construction d’installations industrielles. À l’aide de son nouveau logiciel
« HeviLift », PCL peut maintenant faire l’analyse de millions de scénarios à la fois, en tenant compte de l’état physique du site, des dimensions et du poids de divers modules de construction, d’une vaste gamme de configurations de grues possibles et des modifications de montage potentielles. Lors d’un récent projet, PCL a été en mesure de faire épargner 10 millions de dollars à son client en développant un modèle de visualisation 3D qui a identifié rapidement la méthode la plus efficace pour mener des opérations de grutage sur le site.


Matière à réflexion

Les Canadiens gaspillent un montant estimé de 31 milliards de dollars en aliments par année, dont la plus grande partie se retrouve dans les sites d’enfouissement. En 2015, les Compagnies Loblaw – le deuxième plus grand détaillant d’alimentation au pays – ont pris des mesures contre les résidus alimentaires en lançant une nouvelle ligne de fruits et légumes
« Naturellement imparfaits ». La compagnie ramasse les pommes, les carottes et autres aliments rachitiques, difformes ou tachés – mais qui satisfont encore aux normes rigoureuses de qualité – et les vend au rabais. Loblaw espère que l’initiative diminuera le coût des options alimentaires saines pour les clients, aidera les agriculteurs à vendre davantage de leurs produits et luttera contre les résidus alimentaires.


Énergie plus intelligente

Un partenariat pluriannuel entre Siemens Canada, Énergie NB et l’Université du Nouveau-Brunswick permet d’étudier de nouvelles façons de fournir aux consommateurs d’électricité de l’énergie fiable, abordable et durable sur le plan de l’environnement. Le projet vise à surmonter les lacunes inhérentes des réseaux d’électricité traditionnels : ils ne peuvent prévoir et répondre à l’afflux de la demande qui peut provoquer des pannes de courant. L’approche conventionnelle de gestion des périodes de pointe de la demande consiste à construire davantage de centrales électriques, ce qui est coûteux et peu économique. En revanche, Siemens et ses partenaires sont à développer une technologie de « réseau électrique intelligent » qui permet la communication entre les clients et leurs domiciles, les centrales électriques et les réseaux de distribution, et éloigne la production et la consommation d’énergie des périodes de pointe. Le Smart Grid Innovation Network du Nouveau-Brunswick offre aux entreprises locales et mondiales un espace permettant de concevoir, de développer et de tester des produits et services liés au réseau électrique intelligent qui, une fois validés dans le domaine, peuvent être mis en œuvre dans les marchés partout dans le monde.


Dans les étoiles

L’innovation ne signifie pas seulement la création de nouveaux produits et services – cela peut signifier également la conception de nouvelles façons de partager ces progrès avec des millions de gens partout dans le monde. Telesat, l’un des plus importants exploitants de services par satellite au monde, s’est associé à la Space Exploration Technologies Corporation (mieux connue sous le nom de SpaceX) sise en Californie pour lancer deux satellites – Telstar 18V et 19V – à bord des fusées SpaceX Falcon 9 en 2018. Ensemble, les satellites à la fine pointe fourniront un accès Internet rapide, sécuritaire et fiable aux gens qui vivent dans certaines des régions les moins bien desservies au monde, y compris le Grand Nord du Canada, l’Asie centrale et la Patagonie.




Grandir ensemble


Les grandes entreprises prospères sont des moteurs essentiels d’une économie saine et en croissance au Canada. Elles emploient des millions d’hommes et de femmes, versent des salaires au-dessus de la moyenne et des milliards de dollars en taxes aux trois ordres de gouvernement, en plus de faire la mise en marché des produits et services canadiens pour des clients partout dans le monde.

Tout aussi important – s’il est moins compris généralement – est le rôle fondamental que jouent les grandes entreprises dans l’écosystème économique plus vaste en soutenant et en s’associant à un nombre incalculable de petites et moyennes entreprises (PME). Le DEEP Centre, un groupe de réflexion situé à Waterloo, en Ontario, a mené un sondage auprès de 50 des plus grandes entreprises au Canada en 2015 en vue de jeter un nouvel éclairage sur ces relations mutuellement bénéfiques. L’étude, la première en son genre à être menée au Canada,a démontré que les grandes entreprises agissent généralement comme des « clients phares » essentiels pour les plus petites entreprises. Cela peut comprendre notamment servir de premier client pour une jeune entreprise prometteuse, fournir une rétroaction précieuse et introduire la jeune entreprise aux nouvelles sources potentielles de revenu. Pour ce faire, les grandes entreprises aident à créer des environnements dans lesquels leurs partenaires plus petits peuvent croître et prospérer. Voici quelques faits saillants tirés du rapport du DEEP Centre.




40 ans d’innovation en matière de politique


Il y a quarante ans, un petit groupe de chefs d’entreprise canadiens a jeté les bases d’une organisation qui allait avoir une incidence majeure sur les affaires publiques du pays. Ces gens d’affaires ont créé ce qui est aujourd’hui le Conseil canadien des affaires, une association de chefs d’entreprise dévoués à l’intérêt public et issus de tous les principaux secteurs d’activité. Par l’entremise du Conseil, ils tenaient à contribuer personnellement à l’élaboration de la politique publique et à l’établissement des priorités nationales.

Au moment de sa fondation, les sociétés étaient critiquées à plusieurs égards. Certains critiques affirmaient que le régime de marché avait échoué. D’autres accusaient la communauté des affaires d’agir uniquement en son propre intérêt. D’autres encore décriaient l’absence de leadership du secteur public pour aider à régler les principaux enjeux sociaux et économiques d’actualité.

Le Conseil constituait la réponse à ces problèmes. Mais il s’agissait également de la manifestation positive d’une idée : la croyance selon laquelle les sociétés et leurs dirigeants ont une responsabilité non seulement envers leurs actionnaires et autres mandants conventionnels, mais envers la société tout entière.

Dès le départ, le Conseil a défini son mandat afin d’inclure une vaste gamme d’enjeux politiques, et non seulement économiques. Fait tout aussi important, les membres du Conseil devaient examiner les enjeux selon une perspective nationale, plutôt que de se concentrer sur les intérêts des sociétés et des secteurs individuels.

Alors qu’il entame sa cinquième décennie, le Conseil canadien des affaires maintient son engagement envers ces mêmes objectifs et principes, et il tient à continuer de défendre l’intérêt national en proposant un point de vue songé et constructif.




Sommets des PDG


Tous les membres du Conseil canadien des affaires se réunissent trois fois par année afin d’examiner les enjeux d’importance nationale et internationale, les perspectives économiques et les tendances futures. Ces événements offrent aux chefs d’entreprise canadiens des occasions uniques d’échanger leurs points de vue avec leurs homologues dans l’ensemble du milieu des affaires ainsi qu’avec les principaux décideurs et les plus grands penseurs et innovateurs provenant de partout dans le monde.

Au cours des 12 derniers mois, le Conseil canadien des affaires a organisé
des assemblées pour ses membres à Washington, Montréal et Toronto.

Washington

Au moment où la saison la saison des élections primaires du président américain commençait à s’échauffer, les membres du Conseil canadien des affaires se sont réunis à Washington pour rencontrer des législateurs américains et examiner les avantages d’un solide partenariat économique et politique entre le Canada et les États Unis. L’ambassadeur du Canada aux États-Unis, l’honorable Gary Doer, a accueilli les membres du Conseil dans la capitale à l’occasion d’une réception à l’ambassade du Canada. Le lendemain matin, les séances portaient principalement sur le rôle des États-Unis en période de turbulences à l’échelle mondiale. Thomas Friedman, chroniqueur pour le quotidien The New York Times, et Nouriel Roubini, Ph. D., ancien conseiller économique principal du président Bill Clinton ont également fait des présentations. effectuées par Thomas Friedman, chroniqueur pour le quotidien The New York Times, et Nouriel Roubini, Ph. D., ancien conseiller économique principal du président Bill Clinton. Au Capitole américain, les membres ont rencontré les sénateurs et les représentants du Congrès pour examiner les questions urgentes touchant la sécurité, le commerce et l’environnement économique nord-américain.

Parmi les autres conférenciers, mentionnons:

  • Jim Messina, architecte de la campagne réélectorale du président Barrack Obama
  • l’honorable Ernest J. Moniz, secrétaire à l’Énergie des États-Unis
  • l’honorable Bruce Heyman, ambassadeur des États-Unis d’Amérique au Canada
  • l’honorable John Engler, président de la Business Roundtable

Montréal

La première réunion du Conseil de 2016 portait principalement sur l’incidence de l’innovation de grande envergure sur le commerce et la vie quotidienne. Jeffrey Immelt, président et chef de la direction de GE, a parlé de la numérisation du monde industriel et expliqué pourquoi il croit que toute entreprise participe maintenant au commerce de l’information – qu’elle s’en rende compte ou non. Le premier ministre Justin Trudeau a échangé des points de vue avec les membres du Conseil sur le programme économique de son gouvernement et souligné le rôle du commerce dans la création d’une classe moyenne prospère. Perry Bellegarde, chef national de l’Assemblée des Premières Nations, a discuté de l’évolution des relations entre le gouvernement fédéral et les peuples autochtones du Canada. Entre-temps, le Conseil a reconnu les contributions du président sortant Paul Desmarais (fils), (Power Corporation du Canada), lequel a cédé sa place à Linda Hasenfratz (Linamar Corporation). Les membres du Conseil ont également visité le siège social nouvellement réaménagé de La Presse, le quotidien montréalais qui, malgré ses 130 années d’existence, a réussi à se réinventer à l’ère numérique.


Toronto

« Les dirigeants ne doivent pas gouverner en pensant aux gros titres dont ils peuvent facilement faire l’objet 10 jours plus tard, mais bien en pensant à ce que le Canada peut devenir dans 10 ans. Ils doivent aussi être prêts à subir les attaques que suscite tout changement profond et controversé, et attendre patiemment que la nation rende son verdict, une fois que l’histoire, le recul et le temps auront fait leur œuvre. »

La réunion des membres au printemps à Toronto s’est amorcée avec une soirée de réflexion et de célébration alors que le Conseil soulignait son 40e anniversaire. Dominic Barton, directeur administratif mondial chez McKinsey & Company et président du Conseil consultatif du premier ministre en matière de croissance économique, a ensuite fait une présentation coup-de-poing sur les forces puissantes qui refaçonnent l’économie mondiale. Le lendemain matin, le ministre des Finances, M. Bill Morneau a examiné son premier budget et répondu aux questions des membres sur la politique fiscale et les perspectives économiques. Deux groupes de discussion ont été formés pour aborder des sujets comme l’innovation à tous crins dans le secteur des services financiers et l’industrie de l’énergie du Canada. Don Tapscott, auteur de The Blockchain Revolution, et Salim Ismail, directeur administratif fondateur de la Singularity University, ont également exprimé leurs vues sur ces enjeux. Pour clore la réunion, le très honorable Brian Mulroney a fait un discours inspirant au cours duquel il a insisté sur l’importance d’un leadership audacieux et transformateur.