Éviter les conséquences imprévues pour le commerce et l’investissement entre le Canada et le Mexique
Lettre à l’honorable Marc Miller, député, C.P., ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, concernant l’obligation de visa de visiteur pour les citoyens mexicains.
Monsieur le ministre,
Je vous écris au sujet de l’annonce faite par le gouvernement de réimposer partiellement l’obligation de visa pour les citoyens mexicains qui se rendent au Canada. Bien que le Conseil canadien des affaires se soit toujours opposé à l’obligation de visa de visiteur pour les citoyens mexicains, nous reconnaissons les circonstances exceptionnelles qui ont contraint le gouvernement à revenir sur sa politique. L’objectif de cette lettre est de communiquer l’importance de la mise en œuvre de cette décision politique d’une manière qui n’entraîne pas de conséquences imprévues pour les Canadiens.
Le Canada doit maintenir une relation solide et constructive avec le Mexique afin que nos deux pays puissent continuer à travailler ensemble à la poursuite d’objectifs communs. Cela comprend la coopération économique, une plus grande facilitation des échanges et une prospérité accrue dans toute l’Amérique du Nord. La relation bilatérale Canada-Mexique en matière de commerce et d’investissement est essentielle à notre prospérité nationale, continentale et hémisphérique dans le contexte de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et aussi de l’Accord de partenariat transpacifique global et progressif (PTPGP). En raison du renforcement des liens commerciaux, les réseaux d’infrastructures nord-américains sont de plus en plus intégrés, ce qui fait de leur résilience permanente une question de sécurité économique.
Pour ces raisons, il est impératif que la mise en œuvre de l’obligation partielle de visa de visiteur ne porte pas atteinte à notre sécurité économique ou à notre prospérité en limitant indûment les voyages légitimes entre nos deux pays, tels que les voyages au Canada des employés mexicains d’entreprises canadiennes. Si certains de ces employés disposent déjà d’un permis de travail canadien ou sont en mesure de bénéficier du programme d’autorisation de voyage électronique (AVE), beaucoup d’autres risquent d’être bloqués par les retards de traitement qui peuvent exister ou se produire au fil du temps.
Nous reconnaissons que la décision du gouvernement de rétablir partiellement l’obligation de visa de visiteur a pour but de cibler une vague de voyageurs non éligibles venant au Canada pour demander l’asile, et non des voyageurs d’affaires venant au Canada dans le cadre de leur emploi. Ainsi, nous espérons que le gouvernement acceptera de travailler en collaboration avec le secteur privé afin d’identifier les mesures que nous pouvons mettre en place pour garantir et accélérer les voyages d’affaires — peut-être sous la forme d’un programme d’« employeur de confiance ». Nous espérons également que les circonstances évolueront et que le Canada pourra revoir sa politique en matière de visas à l’avenir.
Les chefs d’entreprise canadiens sont prêts à collaborer avec le gouvernement pour protéger notre sécurité économique et promouvoir le renforcement des liens économiques avec nos principaux partenaires commerciaux, tels que le Mexique.
Sincèrement,
Goldy Hyder
c.c.
Dr. Harpreet S. Kochhar
Ministre adjoint
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada
M. Graeme C. Clark
Ambassadeur du Canada au Mexique